C'est au château de Vizille que, le 21 juillet 1788, les représentants des trois ordres du Dauphiné réclament l'ouverture des états généraux, prélude à la Révolution française. Rien de plus légitime, alors, que l'idée de transformer ce château en un musée consacré à la Révolution. Mais quelle révolution* ?
Le 20 avril 1792, la France déclare la guerre au « roi de Hongrie et de Bohême » et, par contrecoup, à ses alliés européens. On a longtemps vu dans cette décision F effet dune coalition des monarchies contre la Révolution. Cette idée est aujourd'hui remise en cause : dest bien la France,et elle seule, qui a décider daffronter les États voisins. Frank Attar nous explique pourquoi.
Depuis Louis XI, près d'un million de soldats helvétiques ont servi la France. Souvent cités mais bien mal connus, les « Gardes-Suisses » étaient une véritable troupe d'élite de l'armée royale. Il y a deux cents ans, le 10 août 1792, quatre cents d'entre eux furent massacrés aux Tuileries alors qu'ils défendaient Louis XVI dont ils étaient les derniers fidèles*.
La république française est proclamée le 22 septembre 1792. Sans pompe et sans solennité : simplement par un décret de la Convention qui stipule qu'à compter de ce jour les actes publics seront datés « de l'an un de la république ». La prudence des conventionnels s'explique aisément : depuis les premiers jours de la Révolution, l'idée d'un changement de régime a eu bien du mal à faire son chemin, même parmi les adversaires les plus acharnés du roi.
C est a la Révolution que nous devons la création du musée des Monuments français en 1791. Son fondateur, Alexandre Lenoir, Vavait conçu comme un véritable spectacle, jalonné par les tombeaux des plus illustres personnages de l'histoire de France et menant le visiteur émerveillé des salles obscures du Moyen Age aux espaces lumineux de la Renaissance...
Un an après la commémoration du Bicentenaire de 1789, y a-t-il encore quelque chose de neuf à dire sur la Révolution ? Roger Chartier nous prouve que oui avec son livre sur Les Origines culturelles de la Révolution française qui sera prochainement publié aux éditions du Seuil. Nous l'avons rencontré pour lui demander si, comme on Va souvent dit, les Philosophes des Lumières avaient vraiment fait le lit de la Révolution*.
Tout semblait avoir bien commencé. Les curés membres des états généraux avaient joué un rôle décisif dans la révolution politique de l'été 1789. Cependant, dès 1791, avec le serment à la Constitution exigé des prêtres, la déchirure est consommée. En 1793, la déchristianisation se transforme en drame : des églises sont saccagées, des prêtres contraints à renier leur sacerdoce. Pour longtemps encore, Révolution et religion semblent irréconciliables.
En 1993, le musée du Louvre, devenu le Grand Louvre, fêtera son bicentenaire. A voir les files de visiteurs qui s'allongent au pied de la pyramide, on mesure le succès rencontré par le musée. Un chiffre étonnant: le Louvre reçoit trois millions de visiteurs par an. A quand cet engouement remonte-t-il?
Le Serment du Jeu de Paume, La Mort de Marat ou... le dessin du drapeau tricolore. L'œuvre grandiose de Jacques-Louis David, que deux expositions parisiennes évoquent actuellement, est décidément plus connue que l'homme. Il est vrai que son itinéraire est troublant. Membre du club des Jacobins et du Comité de Salut public David a, du jour au lendemain, suivi Bonaparte. Tout compte fait, n'est-ce pas le premier exemple d'un artiste qui se met au service d'une cause politique* ?
Le 21 juin 1791, l'incroyable nouvelle se répand dans Paris: la famille royale a disparu. Le soir même, elle est arrêtée à Varennes. Louis XVI a-t-il été «enlevé» ? Au mépris de l'évidence, c'est la thèse officielle. Car un roi fugitif serait un roi déchu qui ruinerait la future constitution monarchique. De fait, et en dépit des efforts des députés, Varennes signe le divorce du roi et de la nation.
