Révolution française

La France est-elle vraiment la patrie des droits de l'Homme ?

Le 26 août 1989, au pied de r Arche de la Défense, le bicentenaire de l'adoption de la Déclaration des Droits de l'homme est célébré en grande pompe. Spectacle, concert et discours du président de la République : tout indique que la France revendique la paternité de ce texte universel. Pourtant, les Déclarations des Droits des États américains ont bien été proclamées avant celle des révolutionnaires français. Alors «notre» Déclaration serait-elle un produit d'importation ? Ce débat, vieux d'un siècle, continue d'opposer historiens «nationalistes» et tenants du modèle américain.

Valmy : la légende héroïque

Valmy ? Une simple canonnade face à laquelle les armées prussiennes et autrichiennes ont curieusement pris la fuite. Pourtant, ce 20 septembre 1792 reste le symbole du peuple héroïque en armes, défendant la patrie en danger. Mythe républicain, Valmy n 'en finit pas de nourrir les imaginaires des nationalistes du monde entier.

Le pillage des œuvres d'art

La grande Fête de la liberté et des Arts, qui enthousiasme les Parisiens en ce 21 juillet 1798, célèbre l'arrivée dans la capitale des «monuments des victoires de l'armée d'Italie». Des chefs-d'œuvre en pagaille, comme on n'en verra plus jamais! Faut-il dénoncer ce pillage à l'échelle européenne ? Gardons-nous bien de juger du passé selon l'idée que nous nous faisons aujourd'hui de l'art et du musée.

Napoléon est-il un génie militaire ?

Aucun chef de guerre n 'a gagné plus de batailles que Napoléon. De Clausewitz, qui le tenait pour le dieu de la guerre, au maréchal Foch, qui reprit la théorie napoléonienne de l'offensive à outrance, tous les experts en art militaire s'accordent à reconnaître le génie de Bonaparte.

L'irrésistible ascension d'un « Robespierre botté »

L'irrésistible ascension de l'aventurier corse qui s'engage résolument au coté de Robespierre en 1793, fascine les biographes. Voyons les faits: en 1795, le Petit Général sauve la Convention; puis il court victorieusement en Italie et en Egypte. En 1799, Bonaparte apparaît à une France inquiète des périls intérieurs et extérieurs comme le dernier recours. L'opinion semble prête à accepter le pouvoir d'un militaire. Après tout, c'est la République qui a fait sa carrière!

Pour ou contre Napoléon

A l'heure du Bicentenaire, nous avons voulu savoir quelle place Napoléon occupe aujourd'hui dans la mémoire des Français. A-t-il, à leurs yeux, continué ou trahi les idéaux de la Révolution? Nous avons posé cette question, et d'autres, dans un sondage national réalisé par l'institut Louis Harris. A lire les réponses, on est tenté de croire que nos contemporains ont une idée très claire du souvenir que l'Empereur a laissé: pour l'essentiel, celui de ses guerres*!

La grande peur de 1789

Du 20 juillet au 6 août 1789, la France des campagnes a vécu une véritable panique collective. La «terreur» et V«effroi» se sont emparés des populations des bourgs et des villages. Cette panique, c'est la «Grande Peur» que Georges Lefebvre a suivie pas à pas, région par région, dans un ouvrage fondamental publié en 1932 et qui vient d'être réédité. François Lebrun l'a relu. Sa conclusion: la Grande Peur semble l'expression d'une puissante manifestation d'unité nationale*.

Le dilemme de Thermidor : comment sortir de la Terreur ?

Le 28 juillet 1794, Robespierre est guillotiné. Mais sa mort ne résout pas deux problèmes graves : comment sortir de la Terreur? Comment terminer la Révolution ? Bronislaw Baczko pose ces questions fondamentales dans un brillant essai. Il y suit les errements des thermidoriens, ces mal-aimés de la Révolution. Nous l'avons rencontré pour en savoir plus*.

La Révolution couronne François Furet

On imagine mal Ihostilité que François Furet a déclenchée dans les années soixante-dix, au temps de l'Union de la gauche, lorsqu'il a publié «La Révolution française». Soupçonné de connivence droitière et de sympathie excessive pour les Américains, l'ancien président de l'Ecole des hautes études en sciences sociales offrait aux zélotes le profil d'un social-traître. Avec le recul, il semble bien que François Furet ait anticipé l'évolution des idées en France. Voici son portrait réalisé par Jean-Maurice de Montremy.