L'abbé Pierre, Bernard Kouchner, Lady Diana ou mere Teresa sont les figures charismatiques de notre fin de siècle. Les bons sentiments ont envahi les discours et la pratique politiques. Le débat public est obscurci, déplore Roland Hureaux, par le règne du « sensiblement correct ».
Faut-il, comme dans le procès tlu sang contamine, poursuivre les hommes politiques pour des actes qui ne leur sont pas directement imputables ? Oui, nous dit Alain-Gérard Slama, pourvu qu'ils acceptent, comme au temps de l'affaire de Panama, en 1892, de payer le prix politique du scandale.
Les années Mitterrand sont entrées dans l'histoire et deviennent objet de réflexion et d'étude. Pour l'historien, la France de 1995 n'a plus rien à voir avec celle de 1981, l'année du « changement » et de l'accession au pouvoir des socialistes. En deux septennats, le panorama économique, social, politique et culturel du pays a été totalement bouleversé.
On peut dater l'apparition du phénomène : les années 1970. On peut suivre sa progression. On peut comparer ses manifestations, différentes selon les religions. On peut, surtout, s'interroger sur sa signification, sa portée, ses conséquences, dans un monde sans dieu. Nous avons demandé au philosophe et historien Marcel Gauchet de nous donner, sur tous ces points, son interprétation. Une vision très personnelle, et qui pourra surprendre. Mais surtout une lecture qui prend en compte, et nous restitue, le mouvement lent de l'histoire.
Le rideau est tombé. Le solitaire de Colombey ne reviendra plus. L'âge héroïque est révolu. Le dernier nationaliste a disparu. Ses qualités de tacticien, la guerre d'Algérie, les dissensions de la gauche avaient permis à l'homme du 18-Juin un « come-back » imprévu. Une fois au pouvoir, de Gaulle a disposé, jusqu'en 1962, d'un appui massif de l'opinion. On a beau aligner tous ses mérites, vérifier tous ses titres de gloire, cela ne suffit pas à expliquer la confiance spontanée que les Français lui offrirent alors.
Qu’ont-ils en commun, les leaders gauchistes des années 1960 ? Une grande nostalgie historique - celle de la lutte antifasciste des années noires -, un antistalinisme à la fois viscéral et superficiel, l’horreur des guerres coloniales menées en Algérie ou au Vietnam. Ils grefferont sur un mouvement spontanéiste, rigolard et libertaire, un marxisme porteur du rêve du Grand Soir.
Août 1947 : l'Inde accède a l'indépendance. Devenant ainsi la plus grande démocratie du monde. Cinquante ans plus tard, elle n'a pas vraiment renoncé à un système millénaire de ségrégation entre les individus.
La fin de la guerre froide, qui bouleverse les visions stratégiques, menace aussi gravement l'industrie française de l'armement. Les « marchands de canons » ont-ils vécu ? Samy Cohen revient sur l'histoire d'un lobby décrié. Il nous raconte comment, depuis les débuts de la Ve République, sa puissance, avec la complicité des politiques, a été le prix à payer pour le rêve de l'indépendance nationale.
Il y a eu le coup d'Etat et la sanglante répression de la résistance républicaine ; un régime de censure, d'élections truquées et de libertés surveillées. Mais aussi le recours au peuple, par le biais du plébiscite ; et l'évolution vers un système de gouvernement plus parlementaire et libéral. Alors, Napoléon III était-il, profondément, un despote ou bien un démocrate ?
En Inde, les dernières élections législatives ont amorce une véritable révolution politique : les intouchables, ces parias de la société, méprisés par le reste de la population, sont en passe d'acquérir une importante représentation. Le jeu démocratique s'en trouve bouleversé.
