Ancien Régime

Réflexions sur la violence qui désole le monde

Une «rage qui désole le monde» : telle était, pour Voltaire, la définition de la violence. Ce philosophe des Lumières et de la Raison a en effet pris en compte, comme Montesquieu, comme Rousseau et Diderot, la part obscure de Vhomme, celle qui le pousse à une «guerre éternelle» contre ses semblables. Un ouvrage récent vient nous rappeler comment les théoriciens de Vhomme «naturellement bon» ont ainsi dû concéder une place aux pires passions.

L'age d'or de l'empire ottoman

Comment le système ottoman a-t-il pu fonctionner pendant près de cinq siècles ? Comment cet empire immense a-t-il permis à des peuples de cultures et de religions différentes de cohabiter en paix ? Robert Mantran réfute ici l'idée d'une domination fondée sur la terreur et l'oppression politique.

La catastrophe de la Rue Royale

Organiser une grande jeté populaire à Paris est aujourd'hui pour les autorités municipales un véritable casse-tête. C'était déjà le cas sous l'Ancien Régime. Toutes les précautions n 'empêchent pas, pourtant, que la liesse prévue pour célébrer l'union du futur Louis XVI et de Marie-Antoinette se termine, le 30 mai 1770, en véritable catastrophe. En voici le récit, tiré des archives de police.

La république sous l'Ancien régime

En France, la république se confond avec la démocratie et semble surgir des péripéties révolutionnaires. Pourtant, nous rappelle Philippe Contamine*, il existe bien d'autres voies vers la démocratie. Dès le xuf siècle, des auteurs tel saint Thomas d'Aquin s'interrogent sur les régimes politiques capables de garantir le « bien commun ».

Michel Foucault et les historiens : le malentendu

Il y a trente ans, le philosophe Michel Foucault jetait un pavé dans la mare des historiens en publiant son « Histoire de la folie à l'âge classique ». Depuis lors, et jusqu'à cette année, polémiques et débats se sont succédé autour d'une œuvre qui a séduit les uns et scandalisé les autres. Ariette Farge plonge ici au cœur d'un long malentendu*.

Rembrandt, l'art et l'argent

Après le Rijksmuseum d'Amsterdam, c'est la National Gallery de Londres qui consacre à Rembrandt une exposition exceptionnelle. C'est l'occasion de remettre en question nombre d'idées reçues, et d'abord celle-ci : Rembrandt aurait été un génie méconnu, incompris par les hommes de son temps. Au contraire, il a fait de son atelier une véritable entreprise, produisant des oeuvres d'art comme autant de marchandises sur la valeur desquelles l'artiste avait toujours son mot à dire.

Quand les juges étaient indépendants

On entend souvent aujourd'hui déplorer le manque d'indépendance de la justice et sa collusion avec le pouvoir. Pour Ariette Lebigre, cette soumission des magistrats remonte à la Révolution. Sous l'Ancien Régime, en effet, les juges tenaient tète au souverain. Sur cette question d'actualité, on peut lire aussi l'opinion du ministre délégué à la justice Michel Sapin (p. 10), ainsi que les témoignages de Jean de Maillard, substitut du procureur de la République au tribunal d'Agen (p. 14), et de Paul-André Sadon, ancien directeur du cabinet du garde des Sceaux Albin Chalandon (p. 18).

La Bible, le jésuite et le huguenot

La Bible est à l'honneur à la Bibliothèque nationale: une exposition organisée autour du texte sacré nous apprend qu 'il n 'a jamais été plus lu et discuté en France qu'au XVIIe siècle. En pleine polémique entre catholiques et protestants, l'Écriture demeurait la seule référence*.

Mentalités : la peur d'être enterré vivant

Alors que les découvertes récentes de la médecine reposent le problème de la définition de la mort, un chercheur italien vient de consacrer une belle étude à la peur de l'ensevelissement prématuré qui saisit la société française au milieu du XVIIIe siècle. François Lebrun a lu pour nous cet ouvrage au croisement de l'histoire des mentalités et de l'histoire des sciences*.