Le monde de l’égyptologie célèbre, ce mois-ci, le centième anniversaire de la mort d’Auguste Mariette. Rien, pourtant, ne destinait ce professeur de lettres à devenir le plus grand égyptologue après Champollion... ni à devenir pacha dans l’Empire ottoman.

Au siècle dernier, on allait en Grèce et en Albanie pour parfaire son éducation. Mais aux langueurs monotones des gentlemen romantiques amoureux de l'Orient se mêlait le pillage systématique des richesses archéologiques de la Grèce. L'amour fou des Balkans avait des limites révèle un historien britannique...*

Au XIXe siècle, des philologues s'étaient interrogés sur l'appartenance à une même famille des langues d'Europe, d'Iran et d'Inde. Archéologues et théoriciens nazis firent de l'hypothèse linguistique indo-européenne la pseudo certitude d'une race occidentale originelle. Un mythe aujourd'hui ravivé et dont Jean-Paui Demoule montre qu'en la matière les questions demeurent sans réponse.

Alors que le CNRS vient d'organiser à Paris ur colloque international sur « Les processus de l'hominisation », Yves Coppens, professeur au Muséum d'histoire naturelle - l'homme qui a découvert le plus ancien squelette des australopithèques (jusqu'à quatre millions d'années) -, nous dit quel est, selon lui, le schéma évolutif de l'homme.

A Orléans, une opération immobilière, au pied de la cathédrale, a effacé des vestiges archéologiques uniques. Dans la région d'Abbeville, l'extraction du gravier élimine à tout jamais des sites préhistoriques. La France semble accepter les mutilations comme un prix à payer au progrès. Faut-il laisser détruire la matière même de notre histoire demandent deux archéologues, Jean Chapelot et Alain Schnapp.

1980 : année du patrimoine. L'État prend aujourd'hui seul en charge la sauvegarde des monuments. Voici deux siècles, pourtant, c'était aux sociétés savantes de préserver les richesses du passé.