Ils égorgent les rois, agissent pour l'étranger, sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins. Pourquoi les «hommes noirs» ont-ils, depuis quatre siècles, alimenté tant de fantasmes ? En proclamant leur allégeance à Rome, ils bravent avec constance le pouvoir politique français, partisan de l'indépendance à l'égard du Saint-Siège.

Depuis son monastère de Clairvaux, saint Bernard part à l'assaut de la société du XIIe siècle. Pour lui, l'idéal monastique est un idéal de combat. Croisade, lutte contre l'hérésie, dénonciation de la corruption des prêtres: il est sur tous les fronts. De la ruse à l'injure, tous les moyens paraissent bons à cet homme de passion pour disqualifier ses adversaires.

« Courbe humblement la tête, Sicambre, brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé!» Tout commence par ces paroles, au tournant du Ve et du VIe siècle, lorsque Remi, évêque de Reims, baptise Clovis, le premier des rois mérovingiens. De ce baptême, acte de naissance symbolique de la France catholique et royale, S reste, chez les Français, la conscience profonde d'être un peuple élu, investi d'une mission universelle et sacrée.

Depuis son monastère de Clairvaux, saint Bernard part à l’assaut de la société du XIIe siècle. Pour lui, l’idéal monastique est un idéal de combat. Croisade, lutte contre l’hérésie, dénonciation de la corruption des prêtres : il est sur tous les fronts. De la ruse à l’injure, tous les moyens paraissent bons à cet homme de passion pour disqualifier ses adversaires.

Prier a genoux... Voila une attitude qui semble naturelle. Comme si elle avait existé de tout temps. Jean-Claude Schmitt le révèle cependant, dans un ouvrage magistral qu'il vient de publier : même les gestes que l'on croyait éternels ont une histoire*.

Le Moyen Age raconté par Jacques Le Goff trouve une épaisseur insoupçonnée. D'autant qu'à ses yeux, on le verra, le Moyen Age ne s'arrête pas à la Renaissance, mais à l'époque industrielle, vers 1800, voire dans les années 1950 ! Des propos peut-être surprenants, fondés sur une vision universelle des valeurs qui animent le monde occidental. Des valeurs, précise Jacques Le Goff, qui coïncident rarement avec les grands événements économiques, politiques et culturels de notre histoire.

En 1834, pour la première fois, trois missionnaires catholiques abordent dans Varchipel des Gambier, en plein Pacifique. C'est le début d'une aventure hors du commun : les deux mille Polynésiens qu'ils rencontrent et qu'ils évangélisent vont bâtir, en vingt ans, un immense patrimoine architectural. Aujourd'hui la végétation a enseveli ces constructions d'un autre âge.

Si le prince de Kiev Vladimir n 'avait pas décidé de se convertir au christianisme, la Russie aurait pu devenir musulmane ou juive. Voilà ce que rapporte une légende célèbre. Des témoignages dignes de foi permettent de reconstituer des événements vieux de mille ans, qui marquent l'entrée de la Russie dans le concert des nations européennes. Ce baptême de 988 coïncide avec le moment où Gorbatchev se heurte à une contestation dont les catalyseurs sont toujours les Eglises.

«Dieu le veut!» Par ce cri commence en Europe la grande épopée de la croisade. A l'appel du pape, des dizaines de milliers d'hommes s'ébranlent en direction de Jérusalem, qu'ils prennent en 1099. Derrière la simplicité du récit de cette épopée hors du commun, beaucoup de questions subsistent encore : pourquoi la croisade? Qu'est-ce qui a motivé les croisés ? Comment une victoire aussi complète sur l'Islam fut-elle possible ? Les réponses divisent les historiens. Jean Flori prend ici parti.

Depuis quand avons-nous le sens du péché « qui nous empoisonne la vie » Si les Grecs et les Romains l'ont ignoré, le péché, dont le rôle reste capital dans la formation de notre conscience, fut bel et bien inventé par les Sémites il y a cinq mille ans. Evité ou commis, le péché était au centre des préoccupations de l'homme. Voici pourquoi et comment, nous dit Jean Bottéro.