France

« Quarante millions de pétainistes » ?

En matière d'opinion, le plus visible n'est pas toujours le plus significatif et le plus logique est rarement le plus révélateur. Sous le coup du traumatisme de l'été 40, les esprits sont au comble de la confusion et les rumeurs les plus invraisemblables courent le pays. Quand tout devient insaisissable, comment appréhender l'attitude des Français face à la défaite, à l'armistice et au régime de Vichy ?

Les rutabagas sont arrivés

Après le grand éparpillement de l'exode, les Français sont rentrés chez eux. La vie reprend, d'autant plus difficile que les prélèvements des «Chleuhs» épuisent les ressources du pays. Dans les villes on manque de tout : pain frais, beurre, viande, charbon et essence sont rationnés. Le vélo devient le roi des transports et le rutabaga celui du repas quotidien. Pour survivre, on improvise grâce au «système D» et au marché noir. Et l'hiver s'annonce particulièrement rude.

La guerre des propagandes

En décembre 1940, la propagande allemande a gagné sur tous les tableaux. La presse, l'édition, la radio et le cinéma français semblent littéralement s'épanouir sous la botte ! Mieux : l'occupant parvient à donner l'illusion que cette renaissance culturelle a lieu dans un pays libre. Ce calcul se révèle parfaitemen t cynique. En laissant croire aux créateurs qu'ils demeurent les seuls maîtres de leurs œuvres, les Allemands conquièrent une influence sans partage sur la culture française.

L'exode : un pays à la dérive

Les «évacués» n'oublieront jamais les images tragiques et affreusement banales de leur fuite éperdue devant les troupes allemandes. Dans cette France en état de liquéfaction, plus aucune autorité, civile ou militaire, n'a de prise sur les événements, et les élites font toutes faillite. Dès lors, faut-il s'étonner que la plupart des Français aient accepté à la fois un armistice et un maréchal de France qui s'érigeait en sauveur?

Les combats de la laïcité

L affaire des «foulards islamiques» du collège de Creil émeut vivement l'opinion. Au nom du respect des «différences», doit-on revoir la définition de la laïcité? Faut-il renier le combat qui imposa la séparation de l'Église et de l'Etat, soit la clef de voûte de notre société pluraliste ? Michel Winock affirme que la laïcité française fut d'abord une déclaration de guerre à la toute-puissance de l'Église catholique. Aujourd'hui, face à un islam qui, comme le catholicisme d'hier, confond le religieux et le politique, le laxisme de l'État ne risque-t-il pas de remettre en cause le principe des libertés individuelles?

Le bois, histoire d'une énergie à la française

Le bois, une énergie dépassée ? Liberons-nous de cette idée reçue: il est encore aujourd'hui, en France, la deuxième source de chauffage domestique, après le fioul et avant l'électricité. Et l'on redécouvre, dans le domaine industriel, les vertus de ce charbon de bois qui a joué un si grand rôle dans l'industrialisation française.

Prédiction : la fin du monde pour 1789 !

La Révolution française, victoire de r Antéchrist? Il ne s'agit pas là de l'interprétation d'un historien hostile aux bouleversements révolutionnaires, mais de la prédiction d'un cardinal qui, en plein XVe siècle, se fondant sur les travaux des astronomes arabes, avait prévu pour 1789 la venue de l'Antéchrist et la fin de l'histoire des hommes.

La photographie est-elle un art ?

De nombreuses expositions saluent actuellement le cent-cinquantenaire de l'invention de la photographie. Or, dès sa naissance, ce nouveau procédé déclenche une polémique. Pour les uns, la photographie appartient de plein droit aux beaux-arts et relève, comme la peinture, des canons de l'esthétique. Pour les autres, elle n'est qu'une industrie, sans plus*.