André Malraux a combattu aux cotes des républicains espagnols - il a tiré de cette expérience un de ses livres les plus célèbres « L'Espoir ». Quel jugement peut-on porter aujourd'hui sur cet engagement qu'il n'a jamais renié ? Fallait-il, comme il l'a préconisé sans états d'âme, faire le jeu de Staline pour barrer la route à Hitler ?
Notre époque n'a pas le monopole du fanatisme religieux dressé contre le pouvoir civil : au xvre siècle les « bons catholiques » de la Sainte Ligue, acharnés à extirper du royaume l'hérésie protestante, étaient prêts pour cela à employer tous les moyens. Y compris l'assassinat du roi.
Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille, Fourvière à Lyon, la basilique de Lourdes : tous ces édifices datent du xixe siècle, qui a vu se multiplier constructions et restaurations d'églises. Tandis que Viollet-le-Duc prodiguait conseils et devis, on recopiait à l'infini les images de la Vierge ou de saint Joseph...
Le xixe siècle finissant est celui des grands pèlerinages : à Lourdes, à La Salette, à Paray-le-Monial, c'est par dizaines de milliers que, chaque année, les fidèles vont se recueillir et prier sur les lieux où la Vierge est apparue à quelques « âmes simples ».
Lorsque le zoologiste anglais Charles Darwin publie en 1859 son essai « Sur l'origine des espèces », le monde catholique est profondément bouleversé : l'homme descendrait du singe, et la Bible aurait menti ! Le combat s'engage, implacable, entre les partisans de Dieu et ceux de Darwin.
Accusés d'être des hésitants, des pusillanimes, des compliqués, voire des « traîtres en puissance », les démocrates-chrétiens français croient aujourd'hui en leur avenir politique.
Au second tour de l'élection présidentielle de 1995, un catholique sur quatre a donné son suffrage à Lionel Jospin. Peut-être la fin d'une longue tradition qui, pendant des décennies, a vu coïncider le vote conservateur et la pratique religieuse.
Pierre Chaunu l'affirme haut et fort : il est parfaitement légitime que la France laïque commémore, en septembre prochain, l'anniversaire du "baptême de Clovis. Depuis quinze siècles, la nation s'est forgée à partir de cette identité chrétienne.
Être catholique, jadis, c'était observer scrupuleusement les commandements de l'Église et suivre, sans exception, toutes les prescriptions cultuelles. Mais aujourd'hui ? Combien parmi les Français qui se prétendent catholiques assistent encore à la messe tous les dimanches ?
La Vidéothèque de Paris consacre, ce mois-ci, une rétrospective à la Commune. Mais que veut-on commémorer, en ce 125e anniversaire ? Un élan révolutionnaire, ou l'installation du régime républicain* ?