Le miroir de l'Occident
A l'ère de l'impérialisme européen, Alexandre est devenu une référence obsédante des discours sur la mission civilisatrice des nations coloniales. Les conquêtes d'Alexandre s'imposent comme un précédent et un modèle.
A l'ère de l'impérialisme européen, Alexandre est devenu une référence obsédante des discours sur la mission civilisatrice des nations coloniales. Les conquêtes d'Alexandre s'imposent comme un précédent et un modèle.
Justifier et célébrer l'empire français, tel est le projet des organisateurs de l'Exposition coloniale de 1931 à Paris, et en premier lieu de Lyautey, son maître d'oeuvre. Une apothéose de l'idée coloniale. Mais un succès en trompe-l'oeil.
Aujourd'hui, les États-Unis brandissent le drapeau de la démocratie pour justifier l'occupation de l'Irak. Hier, Athènes imposait sa domination à toutes les cités de la mer Égée. Quel étrange rapport entretiennent donc démocratie et impérialisme ?
Les Français croyaient avoir apporté à l'Égypte la civilisation. Mais, sur place, l'expédition de Bonaparte fut durement ressentie comme une invasion et une occupation. Reste que les fondateurs de l'Égypte moderne en font le point de départ de la « renaissance » nationale.
« Enfant non désiré de la guerre froide », l'Empire américain n'est pas né d'un projet concerté. Mais d'une logique de domination qui a amené Washington à occuper sur l'échiquier mondial les cases laissées vacantes par le retrait des anciennes puissances coloniales.
Les Français croyaient avoir apporté à l'Egypte la civilisation. Cependant, si le souvenir de Bonaparte est longtemps resté une référence pour les fondateurs de l'Égypte moderne, cette perception est en train de changer. Aujourd'hui, la grande expédition de 1798 est ouvertement ressentie comme la première d'une longue série d'agressions culturelles venues d'Occident.
L'engagement des Etats-Unis en Bosnie ou au Proche-Orient masque un retour en force de la tentation isolationniste. Une étude récente et plusieurs sondages invitent à revenir sur ce vieux débat qui, depuis deux cents ans, divise l'opinion publique américaine*.
Pourquoi, à partir du XVe siècle et tout au long du XVIe, l'Europe a-t-elle entrepris de dominer le monde ? Jean-Baptiste Duroselle voit dans l'équilibre entre les pouvoirs spirituel et temporel la véritable chance de l'Europe : celle qui lui a permis d'affirmer sa puissance.
Le 17 septembre 1860, Napoléon III met le pied sur le sol algérien. Il a un grand projet en tête : un royaume arabe, qui s'étendrait d'Alger à Bagdad, sous la protection de la France. Un royaume où régnerait l'égalité entre indigènes et Européens. Napoléon III n'était ni un illusionniste ni un rêveur chimérique égaré en terre d'Afrique, mais plutôt un homme en avance sur son temps.
1898-1899: c'est «la fin de l'innocence» pour les Etats-Unis décidés à assumer «le fardeau de l'homme blanc». L'impérialisme américain naît à l'issue d'une «splendide petite guerre» pour libérer Cuba du joug espagnol. Par la manipulation des faits et la mise en scène des événements, la presse tient une place déterminante dans l'évolution de l'opinion publique. Pour l'heure, elle est en faveur de l'aventure extérieure.
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