Nationalisme

Hitler, la race et la nation

Le nazisme a entrepris un remodelage du continent qui niait les États-nations. Dilatation des frontières, déplacements massifs de la population, extermination des Juifs et des Tziganes : une nouvelle variété de nationalisme, le nationalisme raciste, imposait à l'Europe sa loi meurtrière.

Tito et l'illusion yougoslave

Le volontarisme de Tito a permis à la Yougoslavie d'échapper à Hitler, à Staline et à la misère. Mais derrière la façade politique, les nations étaient bien vivantes.

La chute de la maison Habsbourg

En 1918-1919, pour contrer la menace bolchevique, les Alliés choisissent de flatter les aspirations à l'indépendance des petites nationalités de l'Europe centrale et orientale. Au prix d'un démantèlement de l'Empire austro-hongrois. Et au risque de créer de nouveaux États aux frontières hasardeuses, tout aussi « multinationaux » que les « prisons des peuples » qu'ils remplacent, et beaucoup moins tolérants que la vieille Autriche. C'est ainsi que les vainqueurs chargent la poudrière qui, soixante-quinze ans plus tard, explosera avec la fin de la guerre froide.

Romans de la revanche

« Tete de Boche », « Le Sang de la France », ou encore « Rouletabille chez Krupp » : autant de titres révélateurs d'un genre qui connut un vif mais éphémère succès. Défaits sur le terrain à Sedan, les Français ont eu leur revanche sur le papier.

Que reste-t-il de la Belgique ?

Deux nations en une : les Flamands et les Wallons, un temps réunis par l'histoire, semblent aujourd'hui ne plus rien avoir en commun. Tant la disparité linguistique a fini par ouvrir un abîme entre les deux peuples. Est-ce la fin de la Belgique ?

L'unité italienne à marche forcée

En quelques années, s'inspirant du modèle français, imposant a tous une même langue, une même armée, une même administration et un même art national, la Maison de Savoie a tenté de faire de la péninsule un pays, et de ses habitants des Italiens. Pourtant, aujourd'hui, l'écho des revendications séparatistes de la Ligue lombarde met en évidence la fragilité de l'édifice national italien.

Bismarck et la naissance de l'Allemagne

L'Allemagne n'est pas née toute casquée de l'imagination de Bismarck. Au cours du xixe siècle, le sentiment national allemand s'affirme peu à peu, passionnel, romantique et souvent antifrançais. Cependant, en quelques années, le chancelier prussien a su se métamorphoser en héros de l'unité allemande. Grâce à une maîtrise consommée des rapports de force et de l'art du compromis.

Qu'est-ce qu'une nation ?

Pour les Français, le ciment des nations, c est la volonté de vivre ensemble en partageant des valeurs communes. Dans la tradition allemande, en revanche, la communauté est inséparable de la naissance et de la langue. Deux conceptions qui se sont affrontées tout au long du xixe siècle. Et qui ont alimenté, dans toute l'Europe, la revendication des peuples à disposer d'eux-mêmes.

Il n'y a plus d'état en Corse !

Où va la Corse ? Depuis plus de vingt ans, les gouvernements républicains, de droite comme de gauche, ont autorisé la mise en coupe réglée de l'île par les nationalistes - pour lesquels terrorisme et "banditisme font "bon ménage. Marianne Lefevre, géographe, chercheur au Centre d'analyses géopolitiques de Paris-VIII, démonte les mécanismes de cette faillite.

Hongrie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie : les nations orphelines

L'Europe centrale : un champ clos d'affrontements pour les grandes puissances européennes. Un espace émietté, ou satellisé par les « blocs » rivaux de l'Est et de l'Ouest. Dans le monde de l'après-communisme, quel est l'avenir, et la place, de pays comme la Hongrie, la Pologne ou la République tchèque ? Des historiens sont réunis ce mois-ci à Budapest pour confronter leurs points de vue sur ce sujet*.