L'échec des pacifistes
Le monstrueux carnage de 1914-1918 défie encore la raison. Comment cela a-t-il été possible ? Une constatation s'impose : le pacifisme, fragile, n'était pas en mesure de résister à l'exaltation de l'idée nationale.
Le monstrueux carnage de 1914-1918 défie encore la raison. Comment cela a-t-il été possible ? Une constatation s'impose : le pacifisme, fragile, n'était pas en mesure de résister à l'exaltation de l'idée nationale.
11 novembre 1918 : la signature de l'armistice, enfin... Les soldats pour autant ne sont pas libérés. Il faudra attendre le printemps 1921 pour que la totalité des 5 millions de combattants français soit démobilisée. Et le retour à la vie civile se révèlera douloureux.
A dix-neuf ans, le jeune normalien Georges Dumézil arrive sur le front. Nous sommes en septembre 1917. L'expérience de la guerre n'a pas déplu à ce fils de militaire. Sans elle, avoue-t-il, il n'aurait pas élaboré son oeuvre telle que nous la connaissons. Un témoignage exceptionnel qu'il nous avait confié juste avant sa mort, en 1986.
Quel enchaînement fatal a conduit à la guerre alors que, jusque-là, on avait su résoudre les conflits par la voie diplomatique ? Ce ne sont pas les haines ou les passions nationalistes qui ont provoqué le premier conflit mondial. Les alliances nouées par les puissances européennes leur ont tendu un véritable piège. Où elles se sont, l'une après l'autre, précipitées.
Villages rasés, otages fusillés, femmes violées... Les récits des atrocités allemandes en Belgique et dans le nord de la France ne manquent pas. Quelle est la part de la propagande ? Et celle de la réalité ?
En ce vendredi 31 juillet 1914, on vit, on aime, on trime comme un beau jour d'été. Quelques signes, à peine, d'un danger auquel on ne veut pas croire. Brutalement, l'assassinat de Jaurès, qui a tenté de sauver la paix jusqu'à la dernière minute, en appelle à la défense de la patrie : « Jaurès est mort ! Vive la France ! »
On a parfois reproché au traité de Versailles d'avoir favorisé en Europe un état de revendications nationalistes et de troubles lourds de conséquences. Quelles étaient vraiment les motivations des quatre Grands qui ont imposé cette paix fragile ?
Pour expliquer l'embrasement soudain de l'ensemble d'un continent, on a envisagé toutes les hypothèses. Mais on a sans doute minimisé le bellicisme suicidaire des dirigeants austro-hongrois.
La Grande Guerre forme le chapitre le plus noir de l'histoire de Lille. Les Lillois ont vécu un drame où se mêlèrent l'humiliation, la faim, le dénuement, le chômage forcé, l'épidémie, la misère. En décembre 1918, Lille est une « cité de spectres au visage terreux, une cité presque morte » .
Si le conflit s'est très tôt étendu à l'Asie, à l'Afrique et au Moyen-Orient, l'essentiel des opérations se déroule en Europe jusqu'en 1917. A partir de cette date, l'issue de la conflagration, devenue mondiale, dépend en grande partie des États-Unis. C'est un tournant irréversible dans les rapports internationaux. Et, déjà, l'amorce du déclin de l'Europe.
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