Régime de Vichy

Enquête sur le « fichier juif »

En novembre 1991 éclatait l'« affaire du fichier juif » : Serge Klarsfeld affirmait avoir retrouvé, dans les archives du secrétariat d'État aux Anciens Combattants, le recensement de la population juive effectué par le gouvernement de Vichy, à la demande des Allemands. Aujourd'hui, la commission d'historiens nommée pour statuer sur cette question rend officiellement son verdict : le fichier juif a très vraisemblablement été détruit en 1948. Mais les documents mis au jour nous apportent un précieux éclairage sur le fonctionnement de la collaboration d'Etat.

La ligne de démarcation : les Français en otages

Elle est encore dans toutes les têtes, cette frontière intérieure qui, entre juin 1940 et mars 1943, coupa la France en deux, séparant parfois les agriculteurs de leurs champs et les enfants de leur école. Lieu de tous les passages clandestins, elle fut surtout, pour les nazis, un extraordinaire instrument de chantage.

Henry Rousso ou la vocation du présent

Henry Rousso a découvert les realites de la guerre et de l'Occupation a travers la lecture de Robert Paxton et le film de Marcel Ophuls « Le Chagrin et la pitié ». Dès lors, il a conçu son œuvre comme une obligation morale vis-à-vis des témoins de cette époque. Et plus encore des citoyens d'aujourd'hui. A quarante ans, ce musicien de jazz amateur dirige l'Institut d'histoire du temps présent.

Archives : il n'y a pas de secret d'état !

Dans un livre récent, « Archives interdites », Sonia Combe dénonçait la « loi du silence » qui pèserait encore sur l'histoire de Vichy. Henry Rousso, directeur de l'Institut d'histoire du temps présent (CNRS), qui vient de publier, avec Éric Conan, « Vichy, un passé qui ne passe pas » (Fayard) et a collaboré à « La Seconde Guerre mondiale. Guide des sources conservées en France, 1939-1945 » (Archives nationales), répond à ces allégations.

Vichy et le cas Emmanuel Mounier

Emmanuel Mounier, le père du « personnalisme », le fondateur de la revue « Esprit », catholique engagé dans les débats politiques de son temps, fut-il, en 1940, tenté par l'idéologie du régime de Vichy? Le reproche lui en a été souvent fait. Mais que valent ces accusations sommaires ?

Les Français à l'heure allemande

En 1940, la France est envahie par les troupes de Hitler. Cette situation va durer quatre années. Quatre années pendant lesquelles il faudra bien, d'une façon ou d'une autre, vivre avec l'occupant. Dans la multitude des comportements et des choix individuels qui ont fait la trame des rapports franco-allemands pendant cette période, qu'est-ce qui était acceptable, qu'est-ce qui ne l'était pas ? Où faire passer la limite entre la collaboration condamnable et l'accommodation inévitable ? Dans son magistral ouvrage qui sera publié au début de l'année prochaine, Philippe Burrin bouleverse nos idées reçues*.

Vichy et le « cas » Mitterrand

Le passé de François Mitterrand, fonctionnaire du gouvernement de Vichy, est au centre d'une polémique. Henry Rousso, qui vient de publier avec Éric Conan Vichy, un passé qui ne passe pas, nous livre ses réflexions sur le cas Mitterrand. Et dénonce l'utilisation abusive du « phénomène Vichy ». Pour lui, on parle trop du gouvernement de Pétain, qui est devenu une référence obsessionnelle. Et surtout, on en parle mal*.

Thorez retrouve les siens

Elle fut bien discrète, l'annonce du retour d'URSS de Maurice Thorez, en novembre 7 944. En effet, après avoir déserté en 1939, le secrétaire général du PCF était interdit de séjour en France. Jusqu'au jour où le général de Gaulle l'a amnistié. Pour quelles raisons ?

L'affiche rouge : qui a trahi ?

Il y a cinquante ans, le 21 février 7944, les Allemands condamnaient à mort Missak Manouchian et vingt-deux de ses compagnons, tous résistants communistes. Qui a « donné » Manouchian ? Depuis la fin de la guerre, différentes hypothèses ont été émises, allant jusqu'à mettre en cause d'importants responsables du réseau. L'un d'entre eux, Boris Holban, l'un des rares survivants de cette période, livre ici pour la première fois sa version des faits. Son témoignage et le commentaire de l'historien du parti communiste Stéphane Courtois seront diffusés le 22 février à 22 h 30 sur France 3, dans le cadre de l'émission « Les Brûlures de l'histoire ».

STO : Vichy au service de l'Allemagne

C'est habituellement à la loi du 76 février 1943 que l'on attribue l'instauration du STO : le travail obligatoire en Allemagne pour les jeunes Français en âge d'effectuer leur service militaire. Mais le principe du STO était déjà, à cette date, acquis depuis longtemps. Aboutissement de la politique de collaboration menée systématiquement par Vichy avec l'Allemagne, il a surtout contribué à souder la population contre l'occupant.