Régime de Vichy

Vichy soumis à « révision » (suite)

Le livre de François-Georges Dreyfus, « Histoire de Vichy » (Perrin), avait provoqué de vives critiques de la part d'Henry Rousso (« L'Histoire » n° 139, p. 82). Ce dernier reprochait à Vouvrage de servir le discours de l'extrême droite en réhabilitant la thèse du « double jeu » de Pétain. Il constatait aussi que François-Georges Dreyfus ne tenait aucun compte, dans sa démonstration, des plus récents résultats de la recherche historique. François-Georges Dreyfus, exerçant ici son droit de réponse, nous a demandé de publier cette mise au point. Nous Vinsérons, accompagnée des commentaires d'Henry Rousso.

Quand Vichy est soumis à « révision »

Pour Henry Rousso, il n'y a aucun doute : le livre de François-Georges Dreyfus, « Histoire de Vichy », sert le discours de l'extrême droite en réhabilitant la vieille thèse du « double-jeu » et du « bouclier ». Un livre aussi qui ne tient aucun compte des résultats de la recherche historique en ce domaine*.

La mode au temps du vert-de-gris

Des Parisiennes enturbannées, juchées sur des semelles compensées, sur fond de bombardements... Henry Rousso a lu pour nous le livre que Dominique Veillon vient de consacrer à la mode sous l'Occupation (Payot). Si cette mode est d'abord l'illustration de la débrouillardise des Françaises, elle est aussi une activité économique florissante et une façon d'affirmer sa dignité face à l'Occupant pendant les années sombres*.

Les camps français d'internement

Réfugiés, étrangers, «indésirables», «suspects»... Dès la fin de la IIIe République, des camps avaient surgi, un peu partout en France, pour les regrouper. Le gouvernement de Vichy utilise ces camps pour faire de l'exclusion un fondement du nouveau régime.

Qu'est-ce que la « révolution nationale » ?

« C'est à un redressement intellectuel et moral que je vous convie. » Pour le maréchal Pétain et le nouveau régime, la défaite est l'occasion de transformer en profondeur la société française. L'abolition de la République, la condamnation du capitalisme libéral et la négation des droits de l'homme fondent le socle de cette « Révolution nationale » mise en œuvre par Vichy. Une « Révolution » qui s'inspire des idéologies réactionnaires du XIXe siècle. Un mouvement « national » subordonné à la Collaboration avec l'Allemagne.

Pétain-Hitler : le choix de la collaboration

Le 24 octobre 1940, la poignée de main échangée entre Hitler et Pétain sur le quai de la gare de Montoire scelle l'entrée de la France dans la Collaboration. Après la guerre, les uns ont prétendu que cette politique avait été imposée à la France par l'Allemagne nazie. Les autres, dont l'historien américain Robert O. Paxton, ont affirmé qu'il s'agissait d'une volonté unilatérale du gouvernement de Vichy. Philippe Burrin tranche dans le vif. A ses yeux, on ne peut expliquer le choix de la Collaboration qu'en tenant compte à la fois des rapports de force internationaux et des ambitions intérieures de Vichy.

De Verdun à Vichy : la carrière d'un maréchal

Comment expliquer que la plupart des Français aient fait confiance à Philippe Pétain? Le «maréchalisme de base» se fonde sur la puissance d'un mythe: celui du vainqueur de Verdun, de l'homme providentiel et du père protecteur. Mais le maréchal de France qui, depuis la Grande Guerre, faisait figure de «général républicain» se révèle rapidement sous son vrai jour. Homme du XIXe siècle aux conceptions militaires dépassées, il jette les bases d'un régime personnel et autoritaire.

Les derniers jours de la IIIe République

En 1914, l'entrée de la France dans le conflit a provoqué un réflexe d'« Union sacrée ». En 1940, au contraire, le fragile consensus politique national vole en éclats. La déclaration de guerre résulte d'un engrenage que les gouvernants n'ont pas su maîtriser, et ni Edouard Daladier ni Paul Reynaud ne seront les champions de la fermeté face à Hitler. Voici, au jour le jour, l'histoire d'une agonie dont le dernier acte se joue à Vichy lorsque, le 10 juillet, les Chambres se sabordent, suicidant du même coup la République.

Le phénomène Amouroux

Huit volumes parus depuis 1911 - le neuvième tome en préparation doit clore la série -, près de cinq mille pages et un million huit cent mille exemplaires déjà vendus au total: le succès de La Grande Histoire des Français sous l'Occupation écrite par Henri Amouroux, éditée par Robert Laffont, en fait plus qu'une simple «saga» historique. L'Histoire s'est interrogée sur ce phénomène né autour d'un auteur à la méthode originale. Nous avons d'abord demandé à Philippe Burrin d'analyser le «cas» Amouroux et sa signification. Puis nous sommes allés voir Henri Amouroux qui nous a conhe les secrets d une indéniable réussite. Gageons que le débat ne sera pas clos pour autant. Nous le reprendrons lors des rencontres organisées par France Culture, L'Événement du Jeudi et L'Histoire à Montpellier, du 11 au 21 juillet prochain, sur l'année 1940 en France, autour du thème: «1939, cinquante ans après: pourquoi la guerre nous hante» (cf. p. 77).

Jean-Pierre Azéma : Vichy au cœur

Les recherches de Jean-Pierre Azéma sur la France des années noires (1938-1948) font autorité. Il n'a pas choisi cette période par hasard. C'est le fruit d'une rencontre avec une histoire personnelle, singulière. Il a bien voulu nous la raconter.