Les architectes italiens de la Renaissance ont avant tout cherché à servir la gloire de leurs princes. Et inventé, par là même, une nouvelle forme d'art, universel, idéal, où les talents du peintre et du dessinateur le disputent à ceux de l'ingénieur et de l'urbaniste.

En 1495, Savonarole établit à Florence le « gouvernement de Dieu ». Une dictature impitoyable, fondée sur le plus grand rigorisme des mœurs. Qui aboutit à un affrontement sans merci avec le pape, et à la mort du moine sur le bûcher.

A en croire les ambassadeurs italiens, François Ier est un roi qui « n 'aimepas les affaires ni le souci de l'État, mais plutôt la chasse et les plaisirs ». Autrement dit, un de ces monarques de la Renaissance qui régnent mais ne gouvernent pas. Cette image est à revoir de fond en comble : aujourd'hui, François Ier apparaît plutôt aux historiens comme l'un des premiers souverains absolus.

Rassurez-vous ! Ce n'est pas le génie de Michel-Ange que Georges Matoré met ici en cause. Mais la définition du mot « artiste », qui, au XVIe siècle, n'avait pas du tout la signification qu'on lui accorde aujourd'hui.

Ducs et pairs de France, cadets de famille avides de revanche, hobereaux obscurs, parvenus, femmes savantes, grands capitaines... Beaucoup succombèrent à la « véhémente passion » de poser pierre sur pierre. Nous leur devons la mosaïque inégalée des châteaux qui font le charme exceptionnel du Périgord.

Hors du foyer, pas de salut ! Ménagère ou béguine, telle est l'alternative concoctée par les moralistes de la Renaissance pour brider la liberté naissante des Florentines qui s'émancipent au nez des barbons jaloux. Une seule excuse, peut-être, à ces despotes domestiques : leurs femmes étaient trop charmantes et trop belles.

Les anecdotes exceptionnelles, complaisamment rapportées par Giorgio Vasari en 1550, redonnent vie aux figures héroïques - Giotto, Michel-Ange, Léonard de Vinci, Titien, Botticelli... -, comme aux peintres obscurs. André Chastel les connaît tous mieux que quiconque.