Troisième République

Le grand divorce de 1905

L'extrême gauche voulait en faire une machine à écraser l'Eglise. L'extrême droite la considérait comme une persécution... En fait, la fameuse loi de 1905, qui sépare les Eglises de l'Etat, est d'abord d'esprit libéral : elle affirme la neutralité de l'Etat. Elle a pourtant provoqué, au XXe siècle, une terrible guerre franco-française.

Fureurs et clameurs des écrivains catholiques

Louis Veuillot, Barbey d'Aurevilly, Léon Bloy, foris-Karl Huysmans, Paul Claudel, Edouard Drumont, en attendant Charles Péguy et Georges Bernanos... Les plus grands polémistes du XIXe et du début du XXe siècle sont catholiques. Ces années résonnent encore de leurs clameurs, de leurs vociférations, de leurs provocations. Pas question de réconcilier l'Église et le siècle. Feu sur la République laïque !

Pourquoi la France aime Cyrano

Bataille de monstres sacrés : Jean-Paul Belmondo et Gérard Depardieu sont les deux nouveaux Cyrano de ce printemps. Le succès de la pièce d'Edmond Rostand ne se dément pas, un siècle après sa création. Quelle est la clef de cet engouement paradoxal pour un drame de l'impuissance et de l'échec ? Peut-être la nostalgie française des actions d'éclat ou le goût pour le théâtre dont les mots rendent le public spirituel...*

Combats pour une histoire de la Bible

La Bible de Jérusalem est aujourd hui répandue a plus de deux millions d'exemplaires dans le monde entier. On connaît mal l'histoire de l'École biblique de Jérusalem qui en dirige l'édition et qui fut fondée par le dominicain Lagrange en 1890. Voici le récit d'un combat mené au nom de l'exigence scientifique contre la censure des autorités ecclésiastiques.

L'argent diabolique

Vivons-nous sous le règne de l'argent qui tue l'esprit, les arts et les âmes ? Dans la France d'aujourd'hui, comme dans celle des années 1930, l'argent, c'est le Mal. Faux procès que cette diabolisation de l'argent ! répond ici Anthony Rowley. A ses yeux, les Français n'ont toujours pas compris les règles du jeu capitaliste*.

Les francs-maçons, la république et l'armée

Le 28 octobre 1904 éclate « l'Affaire des fiches » : afin d'épurer l'Armée de la République, le général André, ministre de la Guerre et franc-maçon, a obtenu du Grand-Orient des fiches détaillées de renseignements sur les convictions politiques et religieuses, et la vie privée de la plupart des 27 000 officiers français. Dénoncé dans la presse et à la Chambre, le scandale atteint de plein fouet le gouvernement radical d'Emile Combes, qui tombe en janvier 1905. « L'Affaire des fiches » représente le point culminant de cette guerre des deux France, qui opposa dreyfusards et antidreyfusards, cléricaux et anticléricaux.

Quand le pangermanisme obsédait les Français

A la veille de la Première Guerre mondiale, l'expansionnisme du Reich de Guillaume II effrayait les Français. Michel Korinman nous rappelle que cette hantise eut son théoricien : le germaniste Charles Andler*.

De Verdun à Vichy : la carrière d'un maréchal

Comment expliquer que la plupart des Français aient fait confiance à Philippe Pétain? Le «maréchalisme de base» se fonde sur la puissance d'un mythe: celui du vainqueur de Verdun, de l'homme providentiel et du père protecteur. Mais le maréchal de France qui, depuis la Grande Guerre, faisait figure de «général républicain» se révèle rapidement sous son vrai jour. Homme du XIXe siècle aux conceptions militaires dépassées, il jette les bases d'un régime personnel et autoritaire.

Les derniers jours de la IIIe République

En 1914, l'entrée de la France dans le conflit a provoqué un réflexe d'« Union sacrée ». En 1940, au contraire, le fragile consensus politique national vole en éclats. La déclaration de guerre résulte d'un engrenage que les gouvernants n'ont pas su maîtriser, et ni Edouard Daladier ni Paul Reynaud ne seront les champions de la fermeté face à Hitler. Voici, au jour le jour, l'histoire d'une agonie dont le dernier acte se joue à Vichy lorsque, le 10 juillet, les Chambres se sabordent, suicidant du même coup la République.

La crise de l'édition n'a pas eu lieu

Déclin de la pensée nationale, pléthore de livres et d'auteurs, inefficacité des éditeurs et des libraires, concurrence des autres moyens de communication... La crise de l'édition, qu'on évoque à loisir en cette période de rentrée littéraire, répète, mot pour mot, celle qui sévissait en France à la fin du siècle dernier. On parlait alors de «krach du livre», et l'on recherchait partout les responsables de ce «complot» contre la culture française...