En 2007, le grand historien Gilbert Dagron répondait aux questions de Patrick Boucheron sur sa vocation de byzantiniste et sur l'étrange familiarité d'un empire, un peu oublié, à qui nous devons pourtant beaucoup.

Le cérémonial occupe à Byzance une place considérable : il permet de glorifier l'empereur et de rappeler la place de chacun.

Après la perte de l'Égypte et de la Syrie, Byzance se replie sur l'Asie Mineure. Menacé dans sa survie même, l'empire se réorganise pour huit cents ans !

Or, soieries, reliquaires... Byzance a usé de tous ses charmes pour subjuguer ses voisins et assurer ainsi son « soft power ».

A l'heure où les nations sont fragilisées, l'exemple impérial reprend force. Et, avec lui, Rome, modèle de gouvernement et intarissable source de réflexion politique.

Les Espagnols sont, à la fin du XVIe siècle, à la tête d'un immense empire, qu'ils parviennent à maintenir jusqu'au XIXe siècle. Comment l'autorité des rois d'Espagne s'est-elle exercée sur ce monde « où le soleil ne se couchait jamais » ?

Le statut de pureté de sang devait protéger l'Espagne contre les descendants de Juifs et de musulmans convertis. Une discrimination qui servira dans les colonies.