Quand la République s'apprenait au tableau noir
Enseigner la République, c'est former des citoyens libres, qui pensent par eux-mêmes. Bien loin d'un quelconque catéchisme uniformément enseigné à tous les enfants de la nation.
Enseigner la République, c'est former des citoyens libres, qui pensent par eux-mêmes. Bien loin d'un quelconque catéchisme uniformément enseigné à tous les enfants de la nation.
L'intérêt pour les surdoués n'est pas nouveau. Aux XVIIe et XVIIIe siècles déjà, on connaît des cas extraordinaires d'enfants précoces. Des « monstres » parfois exhibés comme des animaux de foire.
Depuis cinquante ans, il n'est pratiquement pas un seul gouvernement qui n'ait mis à l'ordre du jour la réforme de l'école. De louvoiements en compromis, d'effets d'annonce en revirements, parcours d'une histoire mouvementée où les réussites ne sont pas celles que l'on croit.
Dès le début du siècle, des responsables politiques dénoncent le conservatisme de l'école qui reproduit les inégalités sociales. Le mot d'ordre de « démocratisation » est lancé. Il ne prendra pleinement sens que dans les années 1960. Paradoxe cruel : la démocratisation était peut-être plus efficace après la Seconde Guerre mondiale, alors qu'elle n'était pas encore à l'ordre du jour !
L'enseignement du grec dans le secondaire est menace sans que cette suppression progressive fasse l'objet du moindre débat. La langue et la culture grecques sont pourtant partie prenante de la nôtre. Elles sont aussi le seul héritage que nous partagions avec l'Europe entière, explique Bernard Sergent.
Alain Etchegoyen est professeur de lycée a Louis-le-Grand et dans une ZEP de Gennevilliers. Rien ne l'irrite plus que les déplorations sur la « massification » du recrutement et la « baisse » du niveau des élèves. Pour lui, c'est le grand mérite, et l'une des raisons d'être de la République, que d'avoir instauré l'éducation pour tous.
« Laissons ces moutards nous menacer de leur grand sabre » : telle fut, en 1882, la narquoise réaction de Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique, aux émeutes lycéennes qui secouaient le pays. Comme quoi, notre époque n'a rien inventé...
Apprendre la philosophie aux enfants des écoles : la démarche peut se révéler lourde de conséquences politiques. C'est pourquoi, du Premier Empire à nos jours, cette discipline a été tour à tour honorée et interdite dans l'enseignement public.
C'est au début du xivc siècle que fut fondé, à Paris, sur la montagne Sainte-Geneviève, le premier grand internat pour étudiants le collège de Navarre instituait un esprit de corps et d'émulation qui allait devenir caractéristique d'un certain type d'études supérieures à la française.
Le baccalauréat, créé en 1808, était a l'origine un « certificat de bourgeoisie » destiné à sélectionner l'oligarchie qui gouvernerait la nation. Aujourd'hui, il apparaît à beaucoup comme une simple formalité. Diplôme de masse, il donne accès à l'Université, mais certainement pas à l'emploi. Grandeur et décadence d'une institution bien française.
En poursuivant votre navigation sur les sites du groupe Sophia Publications, vous acceptez l'utilisation des cookies permettant de vous proposer des services et contenus personnalisés.