« La folie est une énigme »
La folie ne se résume pas à la maladie. Elle est à la fois un phénomène naturel et une construction culturelle. Cela explique qu'elle soit si difficile à cerner. Et que son histoire soit si passionnante.
La folie ne se résume pas à la maladie. Elle est à la fois un phénomène naturel et une construction culturelle. Cela explique qu'elle soit si difficile à cerner. Et que son histoire soit si passionnante.
Avec son Histoire de la folie , publiée en 1961, Michel Foucault soulève un mélange d'enthousiasme et de scepticisme. Ses thèses ont été discutées. Reste un grand livre qui a installé la question de la folie au coeur des sciences humaines.
Le fou médiéval relève tour à tour de l'Église, de l'hôpital ou de la prison. C'est un possédé à exorciser, un malade à soigner, un fauteur de troubles qu'il convient d'enfermer ou encore un fou d'amour à consoler.
De l’extraordinaire succès du best-seller La Nef des fous , en 1494, à celui de L’Éloge de la folie d’Érasme en 1511, en passant par Jérôme Bosch et Pieter Bruegel, la dénonciation de la folie du monde conquiert la littérature et les arts. Toute une culture s’épanouit.
Le geste de Pinel libérant, en pleine Révolution, les fous de leurs chaînes n'a pas eu lieu. Mais ce mythe rend compte du basculement des Lumières qui fait du fou un malade et invente pour lui un « traitement moral ».
Dès l'invention de la photographie, les psychiatres y ont vu un puissant outil de connaissance.
La folie est aussi une réalité culturelle. Qu'est-ce qu'un fou en Afrique ? Nous avons posé la question à l'ethnologue André Julliard.
Séraphine était-elle folle ? Cette artiste autodidacte qui entendait des voix trouva un équilibre, une forme de thérapie dans la peinture. Internée en 1932, elle cessa de peindre et fut submergée par la folie.
Depuis le Moyen Age, les princes ont pris l'habitude de s'entourer d'êtres disgracieux : nains, bossus et... fous. L'essentiel est de faire rire. Mais les fous permettent aussi de dire des choses qui ne pourraient l'être autrement et sont les seuls à pouvoir se montrer familiers avec le souverain.
Opicinus de Canistris, modeste prêtre italien du XIVe siècle, noircit, la nuit, papiers et parchemins, sur lesquels il couche ses angoisses. Autoportraits délirants, confessions obsessionnelles, cartes extravagantes : depuis les années 1930, psychiatres et psychanalystes se sont penchés sur ce journal.
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