Opinion publique

1984 : la dernière bataille de l'école

«/l ^:O/<?J privées, fonds privés; à écoles publiques, fonds publics!» On croyait ce cri de guerre laïque remisé au magasin des accessoires 11 . _ _ ./ il » r> * quand, le 24 juin 1984, la lame de fond des partisans de l'école libre déferla dans les rues de Pans. Cette formidable mobilisation a contraint le pouvoir socialiste à retirer de toute urgence le ùroiet de O 1 J loi qui visait à créer un «grand service public, unifié et laïque». Mais les manifestants voulaient-ils vraiment défendre l'école catholique ou tenaient-ils simplement à la liberté de l'enseignement ? Jean-Jacques Becker évoque les dessous de cette incroyable affaire.

Pourquoi l'école de Jules Ferry divise la France

Depuis près de deux siècles, l'école est au centre des passions françaises. L'échec de la «loi Savary», en 1984, laissait penser que les Français avaient définitivement clos cette querelle. Pourtant, l'«affaire des foulards islamiques de Creil» l'a récemment rallumée. Voilà pourquoi nous avons demandé à Mono Ozouf de retracer les difficiles rapports que les Français entretiennent avec leur école depuis la Révolution. Nombre d'idées reçues sont remises ici à leur place: l'alphabétisation n'a pas commencé avec la République; Jules Ferry n'a pas inventé l'école pour tous; une redéfinition de la laïcité est indispensable, etc. Une mise au point capitale.

« Quarante millions de pétainistes » ?

En matière d'opinion, le plus visible n'est pas toujours le plus significatif et le plus logique est rarement le plus révélateur. Sous le coup du traumatisme de l'été 40, les esprits sont au comble de la confusion et les rumeurs les plus invraisemblables courent le pays. Quand tout devient insaisissable, comment appréhender l'attitude des Français face à la défaite, à l'armistice et au régime de Vichy ?

De Verdun à Vichy : la carrière d'un maréchal

Comment expliquer que la plupart des Français aient fait confiance à Philippe Pétain? Le «maréchalisme de base» se fonde sur la puissance d'un mythe: celui du vainqueur de Verdun, de l'homme providentiel et du père protecteur. Mais le maréchal de France qui, depuis la Grande Guerre, faisait figure de «général républicain» se révèle rapidement sous son vrai jour. Homme du XIXe siècle aux conceptions militaires dépassées, il jette les bases d'un régime personnel et autoritaire.

Enquête sur les Français antibonapartistes

Napoléon n 'a pas régné sans partage sur un pays entièrement soumis à son autorité. Celui qui a pu apparaître comme un sauveur en 1799 se heurte à une opposition politique vigoureuse: des royalistes aux républicains. Avant même la défaite militaire de Waterloo, l'Empereur a perdu la confiance des Français.

Pour ou contre Napoléon

A l'heure du Bicentenaire, nous avons voulu savoir quelle place Napoléon occupe aujourd'hui dans la mémoire des Français. A-t-il, à leurs yeux, continué ou trahi les idéaux de la Révolution? Nous avons posé cette question, et d'autres, dans un sondage national réalisé par l'institut Louis Harris. A lire les réponses, on est tenté de croire que nos contemporains ont une idée très claire du souvenir que l'Empereur a laissé: pour l'essentiel, celui de ses guerres*!

Guerre d'Algérie : le Vietnam français ?

La guerre d'Algérie est-elle terminée ? L'Histoire écrivait récemment que la mémoire de ce conflit franco-français n 'était «pas encore constituée»*. L'Amérique, elle, semble être parvenue à exorciser «sa» guerre coloniale. Comment expliquer autrement que l'Association des vétérans de la guerre du Vietnam a décidé de produire un documentaire d'une rare force sur les GVs engagés contre le Vietcong (Dear America), alors que Cher Frangin, film autobiographique sur les «événements» d'Algérie, a essuyé le refus de la plupart des grands distributeurs parisiens avant de pouvoir sortir dans les salles?

Les résistants allemands

La résistance allemande a bel et bien existé. Les premiers camps de concentration ont été créés pour y enfermer les adversaires allemands du régime. La gauche dès 1933 et, plus tard, les Églises et l'élite - notamment celle de l'armée - ont tenté, à leur manière, de résister. Une série d'attentats manqués contre Hitler, dont le plus célèbre reste celui du 20 juillet 1944, ont eu lieu. Sur quelles forces cependant pouvait s'appuyer cette résistance ?