Président de la République

La Cour, de Versailles à l'Élysée

La Ve République a repris à son compte les fastes et l'étiquette de la monarchie absolue. De Versailles à l'Elysée, la faveur se quémande, s'obtient parfois, reste toujours précaire... Jean-Michel Gaillard, qui fut conseiller à l'Elysée de 1981 à 1984 puis de 1986 à 1988, a été le témoin de cette comédie de Cour.

Défense de rire du chef de l'État !

La télévision fait preuve de la plus grande virulence à l'égard des hommes politiques : la férocité du « Bébête Show » et des « Guignols de l'info » en témoigne. Pourtant, le délit d'offense au chef de l'État, passible d'une peine de prison, figure toujours dans le Code pénal.

De Montboudif à l'Élysée

Fils d'instituteurs, banquier heureux fréquentant le Tout-Paris, Georges Pompidou ne semblait pas avoir d'ambitions politiques. Jusqu'à ce que de Gaulle, au printemps 1962, le nomme Premier ministre.

L'irrésistible ascension de François Mitterrand

Peu d'hommes politiques ont compté autant d'ennemis que François Mitterrand. Membre de onze ministères sous la IVe République, il traîne derrière lui une réputation de politicien opportuniste et quelques scandales. Comment a-t-il réussi à acquérir une stature d'homme d'État, à incarner le «peuple de gauche», bref, à séduire les Français ? Michel Winock retrace ici le parcours chaotique et l'art politique de celui qui a su transformer sa carrière en destin national.

L'exercice solitaire du pouvoir

« Exercice solitaire du pouvoir ». Conseils des ministres sans débats, chefs de gouvernement révoqués : la réputation d'autoritarisme de De Gaulle n'est plus à faire. La politique algérienne, les alliances militaires, les coups d'éclat diplomatiques, il en décidait seul, à son bureau. Pourtant, le premier président de la Ve République savait aussi écouter. Il respectait ses collaborateurs. Et il laissait souvent à ses ministres une liberté que ceux-ci n'ont pas retrouvée depuis.

1981: l'échec de Valéry Giscard d'Estaing

A six mois de l'élection présidentielle de 1981, les sondages donnaient encore Valéry Giscard d'Est ai ng gagnant. Que s'est-il donc passé pour que ce brillant économiste, qui avait réussi une carrière politique audacieuse, soit battu par François Mitterrand ? Ni les conséquences de la crise économique ni la mauvaise image personnelle du président sortant ne suffisent à rendre compte de son échec. Aux yeux de Jean-Jacques Becker, la bataille au couteau livrée contre le RPR de Jacques Chirac et la dynamique électorale de la gauche constituent des explications plus convaincantes. Une analyse complétée par les témoignages exclusifs et sans complaisance qu'apportent à L'Histoire l'ancien ministre de l'Intérieur Michel Poniatowski et Bernard Rideau, conseiller en communication de Valéry Giscard d'Estaing en 1981.

Paul Deschanel : un fou a l'Élysée ?

Paul Deschanel a-t-il «saute» du tram présidentiel? Autrement dit, la France a-t-elle eu un fou à la présidence de la République en 1920, comme on l'écrit encore aujourd'hui ? Thierry Billard a repris le dossier Deschanel. Et Ton verra que la légende a la vie dure. Et que les charges présidentielles peuvent «déprimer». Avis au prochain élu!

Media : le « 93e article » de la Constitution

Il y a vingt-cinq ans, le 4 octobre 1958, était promulguée la Constitution de la Ve République. Seul l'article 16 évoque l'utilisation que le Président peut faire des média, en cas de crise. Alain Joannès, journaliste politique à Radio-France, a voulu savoir comment, de Charles de Gaulle à François Mitterrand, les chefs d'État ont comblé ce vide constitutionnel et organisé ce que Georges Pompidou avait appelé « la voix de la France ».

La première élection présidentielle (1848)

Dans quelques semaines, les Français, pour la cinquième fois de leur histoire, vont élire leur président de la République au suffrage universel. Maurice Aguihon nous raconte le premier essai, resté sans lendemain jusqu'à la Ve République : c'était en 1848...

Jacques Millerand parle d'Alexandre Millerand

Avoir quinze ou vingt ans, en bout de la première table de la République, quand on a l'œil vif, l'esprit joyeux, la curiosité passionnée, voilà une expérience rare : celle que vécut Jacques Millerand, second fils d'Alexandre Millerand qui fut président du Conseil puis chef de l'État entre 1920 et 1924. Après plus d'un demi-siècle il redonne vie, avec l'affection de la fidélité et la distance de l'humour, à l'univers quotidien de la politique française de ces années-là. Ainsi se retrouve la chaleur humaine qui s'est évaporée souvent des pages des manuels et des livres savants. On pourrait écouter très longtemps Jacques Millerand... Notre revue est heureuse de donner ainsi sa place à l'histoire orale.