Génocide

Hitler et la « solution finale » : le jour et l'heure

Tout n'a pas été dit sur l'extermination des Juifs par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. La dynamique profonde du phénomène échappe encore à l'historien. Oui ou non, Hitler avait-il programmé ce génocide de longue date ? Ou est-ce à cause de la campagne de Russie, à l'été 1941, que la politique antisémite bascule dans l'extermination ? Dans un livre qui vient tout juste de paraître, Philippe Burrin décortique le processus de décision menant à la « Solution finale ». Nous l'avons rencontré*.

Les victimes du nazisme

Le rodage de la machine répressive et concentrationnaire du IIIe Reich a commencé dès l'arrivée de Hitler au pouvoir. Mais c'est la guerre qui accélère brutalement le processus d'élimination des ennemis du nazisme: les résistants et les adversaires politiques, les «asociaux» et les «déviants», les malades mentaux et les handicapés, les Polonais et les soldats soviétiques, considérés comme des «sous-hommes», les Juifs et les Tziganes enfin, «races» corruptrices du précieux sang allemand. Jean-Pierre Azéma dresse ici l'effroyable bilan de cette œuvre destructrice.

Les troubles de mémoire 1944-1988

Les «révisionnistes» allemands ont porté sur la place publique un débat qui émeut l'opinion : Faut-il réhabiliter la Wehrmacht qui fit l'impossible en 1944-1945 pour résister à l'Armée rouge ? Faut-il mettre sur le même plan les deux totalitarismes: nazisme et communisme ? Faut-il enfin utiliser l'histoire pour déculpabiliser le peuple allemand vis-à-vis du génocide juif et permettre à la RFA de retrouver une identité nationale ?

L'antisémitisme allemand menait-il à l'extermination ?

Des pogroms aux ghettos et de l'exclusion à l'émancipation, la longue histoire des Juifs sur le sol germanique est pétrie d'ambiguïté. L'antisémitisme n'est pas une invention allemande. Mais comment est-on passé de la haine traditionnelle du Juif à la Solution finale? Autrement dit, l'extermination est-elle l'aboutissement logique de l'antisémitisme germanique?

Les vagues du procès Eichmann

Fonctionnaire nazi scrupuleux, Ado If Eichmann symbolise la Solution finale depuis son procès, en 1961, en Israël, Devait-ilpour autant être jugé par ses victimes et par un Etat qui n'existait pas au moment des faits reprochés ? La question court tout au long d'un procès exceptionnel qui a ancré, tardivement, le génocide des Juifs dans la conscience de l'État hébreu.

La négation du génocide juif

Les « négationnistes » français persistent à nier non seulement l'existence des chambres à gaz mais la réalité du génocide juif. Même s'ils sont aujourd'hui plus habiles à profiter des médias, les négationnistes n'ont, sur le fond, guère renouvelé un genre qui puise sa substance chez les nazis eux-mêmes et chez un personnage à l'itinéraire tortueux: Paul Rassinier. Pourquoi, alors, ont-ils déclenché une telle polémique à partir de 1980 ? Pourquoi leurs congénères américains n'ont-ils, eux, jamais obtenu une telle audience ?

Allemagne : la «révision» du nazisme

Depuis l'été 1986, la polémique fait rage du côté des historiens allemands. Faut-il, pour réconcilier VAllemagne avec son passé, accepter de relativiser le génocide hitlérien et donc de déculpabiliser la conscience de la nation ? L'enjeu dépasse, et de loin, le cercle des seuls spécialistes.

La nouvelle « guerre » de Vendée

La nouvelle « guerre » de Vendée - celle des chiffres - s'inscrit dans un débat qui va bien au-delà des faits eux-mêmes et du nombre exact de morts provoqués par la Révolution française. Les lecteurs de « L'Histoire » ont déjà eu un aperçu de la question grâce aux articles de François Lebrun (nos 78 et 81) qui réfutaient énergiquement la thèse du « génocide franco-français ». Jean-Maurice de Montremy nous livre quant à lui le mode d'emploi détaillé de la guerre de Vendée, à usage des règlements de compte idéologiques, politiques et culturels.