Jeanne d'Arc

Jeanne, son livre d'or, ses fidèles

Et aujourd'hui, quels sont les sentiments que nos contemporains portent à Jeanne d'Arc ? Au-delà de la récupération politique, savamment orchestrée par le Front national, subsiste une dévotion populaire, profondément enracinée, à l'égard de la « bergère » de Domremy.

Le tour du monde de la Pucelle

Les étrangers aussi se sont passionnés pour l'aventure de Jeanne. En Europe, aux États-Unis, comme au Japon, elle a incarné le patriotisme. Mais le cas le plus étonnant reste sans cloute celui des Allemands qui ont trouvé dans la figure de la Pucelle un extraordinaire reflet de leurs ambitions nationales.

Jeanne d'Arc est-elle d'extrême droite ?

Habitués depuis plusieurs années à voir le Front national célébrer la fête de Jeanne d'Arc, nos contemporains ignorent que le culte de la « bonne Lorraine » a longtemps été de gauche. C'est lorsque le nationalisme glisse à droite, à la fm du xrx> siècle, que l'étendard de la Pucelle commence à être brandi comme un symbole contre les « ennemis de l'intérieur ».

Le dossier médical

Jeanne etait-elle hystérique, tuberculeuse, mégalomane ou dépressive ? Dès le milieu du xrxe siècle, les théories médicales les plus hasardeuses ont été élaborées pour rendre compte de son cas.

Voltaire, Michelet, Péguy et les autres

Personnage burlesque chevauchant un ane aile pour Voltaire, incarnation du peuple français selon Michelet, héroïne socialiste révoltée contre le mal chez Péguy, ou encore instrument d'un complot clérical chez Anatole France... Du siècle des Lumières jusqu'à sa canonisation, Jeanne a servi les fantasmes des écrivains français.

Naissance d'une sainte

La mémoire de Jeanne d'Arc ne trouvera décidément jamais le repos ! En 1841, Michelet avait lancé l'offensive, imposant l'image d'une sainte laïque, véritable machine de guerre contre l'Église. En 1869, Mgr Dupanloup contre-attaque, mettant en route la cause de canonisation. Un extraordinaire tour de passe-passe qui, au terme d'un demi-siècle de procédure, oblitérant l'héroïne laïque, va transformer en sainte de l'Église catholique romaine cette fille condamnée comme hérétique par les clercs.

Bruits, rumeurs et propagande

Des l'arrivée de Jeanne a Chinon, au début du mois de mars 1429, l'aventure d'une jeune fille décidée à lever le siège d'Orléans et à faire sacrer le roi à Reims se répand, de façon informelle, un peu partout. La Pucelle est présentée comme investie d'une mission et de pouvoirs surnaturels. Bientôt, on rapporte ses exploits. Une « légende dorée » qui suscite les rumeurs les plus folles. Et sera habilement orchestrée par la propagande royale.

Jeanne devant ses juges

Le procès de Jeanne, mené par des hommes d'Eglise liés aux Anglo-Bourguignons, ne fut-il qu'une mascarade destinée à l'élimination d'un adversaire politique ? Ce n'est pas si simple : l'instruction fut respectueuse des procédures, et le jugement conforme à la légalité du temps.

Le patriotisme aux frontières

Au xive siècle, la frontière du royaume, a l'est, se fixe sur la Meuse. Dans ces marches longtemps disputées entre le pouvoir du roi et celui du duc de Lorraine se développe alors un attachement profond au pays de France.