Police

La police parisienne change de camp

En quelques jours, à la mi-août 7 944, la police parisienne se rallie à la Résistance, Bientôt, les policiers victimes des combats dans la capitale seront glorifiés par le pouvoir gaulliste, à grand renfort de cérémonies commémoratives. Pourtant, la police française s'était surtout illustrée, pendant les années de guerre, par sa soumission sans faille aux ordres de l'occupant...

Vie et mort du milieu

Le «milieu», le nom est vague mais la définition claire. Il s'agit de ces fratries organisées suivant des règles strictes, qui dominent le banditisme : racket, trafic, prostitution, etc. Mais ce modèle est-il toujours d'actualité ?

La vérité sur le fichier juif

En novembre 1991, Serge Klarsfeld affirmait avoir mis la main, au secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants, sur ce qui était, selon lui, le « fichier de la préfecture de Police » : un fichier de recensement des Juifs exigé par l'Occupant et réalisé par Vichy en octobre 1940. Tout récemment, un ouvrage d'Annette Kahn s'est fait l'écho de cette thèse, largement reprise par la presse. Or ces derniers jours, la commission d'historiens nommée par Jack Long s'est prononcée : les documents que l'on a retrouvés ne sont pas ceux que l'on croyait. Le fichier du recensement des Juifs d'octobre 1940 a sans doute été détruit en totalité il y a quarante ans. Jean-Pierre Azéma, membre de cette commission, nous livre ici son témoignage en exclusivité.

Félix Dzerjinski et les origines du KGB

La Tcheka, fameuse police politique du nouvel État soviétique, ancêtre du KGB, a été créée dès la fin de l'année 1917. Son maître d'œuvre : Félix Dzerjinski, un aristocrate polonais, fervent communiste. Les archives soviétiques nous permettent, aujourd'hui, de mieux cerner la personnalité de celui qui fut l'âme d'une véritable Terreur, dont les victimes se comptent par millions. Le 22 août 1991, après le putsch manqué des dignitaires, c'est lui qui fut déboulonné par des milliers de Moscovites.

Archives de la Stasi : la délation dans tous ses états

Les archives de la Stasi sont à l'origine d'incroyables découvertes : une nation entière pouvait être contrôlée dans ses moindres mouvements, dans son intimité la plus secrète, par des policiers, des délateurs, et toute sorte de collaborateurs occasionnels. Ces dossiers secrets aujourd'hui rendus publics mettent à nu les rouages du régime de l'ex-RDA. Une polémique a surgi : l'Allemagne était-elle condamnée, du fait de son passé nazi, à cette surveillance de tous par tous ?

Beria et la terreur stalinienne

Dénonciations mensongères, exécutions sommaires, déportations massives... La carrière de Lavrenti Beria, chef de la police politique soviétique de 1938 à 1953, illustre parfaitement le mode de fonctionnement du système répressif stalinien. Des dossiers, désormais accessibles aux historiens, permettent de dissiper le mystère sur la carrière et l'ascension de celui qui apparaissait, en 1953, comme le successeur naturel de Staline.

Policiers, et prostituées à la Belle Époque

Arrestations sans mandat, incarcérations abusives, brimades et vexations... Au tournant du XXe siècle, l'attitude des policiers vis-à-vis des prostituées relève de l'arbitraire de l'Ancien Régime. Et les bavures ne manquent pas, qui font la Une de la presse à sensation, telle l'histoire de cette demoiselle Ligeron, emprisonnée dix jours pour prostitution avant qu'on ne s'aperçoive de sa virginité... Les filles «à numéro» des lupanars, comme les filles «en carte» et les «insoumises», subissent plusieurs fois par semaine les humiliants contrôles que la «morale» et la pudeur publiques exigent.

Vérité et mensonges sur l'attentat de la rue Copernic

En mai 1990, après la profanation du cimetière de Carpentras qui a bouleversé l'opinion, les journalistes et les hommes politiques n'ont pas hésité à désigner les coupables : pour les uns, il s'agissait de l'extrême droite; pour les autres, de provocateurs qui auraient cherché à discréditer le Front national. Il y a dix ans, l'attentat du 3 octobre 1980 contre la synagogue de la rue Copernic, à Paris, avait aussi déchaîné des commentaires extravagants. Les « néo-nazis » avaient immédiatement été désignés du doigt. Quatre ans plus tard, l'enquête policière démentait cette accusation*.

Le métier de policier sous Louis XIV

Une vraie révolution administrative que cet édit de 1667 suggéré par Colbert à Louis XIV. On s'avise enfin que la Police doit être séparée de la Justice et on en nomme le premier « patron », Nicolas de La Reynie, un inconnu. Promu du jour au lendemain à la tête d'une institution inexistante, dans la situation incroyable d'un préfet de Police sans préfecture ni police. Depuis, les missions du préfet de Police n'ont guère évolué. On le verra en lisant les témoignages de Maurice Grimaud (p. 10) et de Paul Roche (p. 12).