Troisième République

« Germinal », d'Émile Zola à Claude Berri

Le dernier pari du réalisateur Claude Berri : adapter au cinéma le « Germinal » d'Emile Zola, un roman sur la vie des mineurs dans la France de la fin du XIXe siècle. Le film sort ce mois-ci sur les écrans. C'est l'occasion de revenir au livre et à sa dimension historique : « Germinal » est-il vraiment, comme on l'a écrit, un « manuel technique de la mine à la fin du Second Empire » ?

1893 : révolution au quartier latin

Désordre et agitation au Quartier latin, alliance éphémère des ouvriers et des étudiants contre l'ordre bourgeois, inquiétude de l'opinion publique... Et, pour finir, rétablissement de l'ordre grâce à l'élection d'une majorité favorable au gouvernement. Ce scénario, qui fut celui de Mai 68, s'était déjà déroulé à Paris, il y a tout juste cent ans.

Et la presse inventa le crime passionnel

A la fin du siècle dernier, deux femmes font la une de l'actualité : Marie Bière, artiste lyrique, a tenté d'assassiner son amant volage ; la comtesse de Tilly a vitriolé la maîtresse de son mari. Ces femmes bafouées sont belles, dignes, désespérées ; elles expriment d'authentiques remords. Le public suit leur procès avec enthousiasme. Le crime passionnel fera désormais les beaux jours de la presse.

Le criminel-né existe-t-il ?

Cesare Lombrosp, fondateur de l'École italienne d'anthropologie criminelle, a consacré sa vie à une tâche écrasante : évaluer et classer les caractéristiques morphologiques qui, selon lui, se retrouvaient chez tous les assassins. En 1876, il publie « L'Homme criminel », ouvrage étrange et touffu, qui dresse le portrait-type du délinquant. Et fut à l'origine, dans toute l'Europe, d'une véritable manie anthropométrique.

Prévert et l'aventure du groupe Octobre

Les écrits de Jacques Prévert sont désormais dans « La Pléiade ». Une consécration, pour un écrivain dont l'œuvre a longtemps dérangé, parce qu'il y manifestait avec virulence son engagement politique. Un militantisme qui date des années 1920, et de l'aventure du groupe Octobre.

Vive le certif !

Le certificat d'études n'existe plus. Il a duré plus d'un siècle, récompensant les meilleurs élèves de l'école laïque. Mais ces lauréats étaient-ils aussi nombreux qu'on l'a dit ? Indice d'une nostalgie certaine, en tout cas, le musécole de Sainte-Lucie, en Lozère, est le premier musée à proposer à ses visiteurs de repasser les épreuves du certif de... 1905 ! Il n'a pas désempli l'été dernier.

Le mécénat d'une héroïne de Proust

Le mécénat prive - qu'il soit le fait de particuliers ou, plus souvent, d'entreprises - offre des subventions que le ministère de la Culture ne suffirait pas à fournir. Au début du siècle, la comtesse Greffulhe, qui inspira Marcel Proust, joua dans ce domaine un rôle déterminant : elle a marqué de son empreinte la vie musicale de la Belle Époque.

Français et catholiques toujours !

Qu'est-ce qu'être Français ? De Drumont a Maurras, la réponse apparut simple : c'est la religion catholique qui constitue l'identité française. Dans « La France aux Français », Pierre Bimbaum exhume la pensée de ces nationalistes de droite qui firent de l'Église un rempart contre tous les maux de la modernité républicaine*.

Leçons d'ethnographie au jardin d'acclimatation

Kalmouks, Nubiens, Esquimaux, Peaux-Rouges... A partir de 1877 et jusqu'à la Première Guerre mondiale, le Jardin d'acclimatation offre aux Parisiens le spectacle de « sauvages » aux mœurs féroces et aux accoutrements pittoresques. Les badauds accourent, mais aussi les anthropologues, qui se livrent à de savantes observations. Ces « leçons d'ethnographie » ont fait l'objet d'une exposition au musée des Arts et Traditions populaires*.