État

Les frontières du Proche-Orient sont-elles artificielles ?

Au terme de la guerre du Golfe, alors que les populations kurdes d'Irak subissent une impitoyable répression et que le conflit israélo-arabe n'est toujours pas réglé, comment établir une paix durable au Proche-Orient ? Les frontières des États sont-elles, dans cette région du monde, nécessairemen t contestables parce que tracées selon les intérêts des puissances occidentales ? Michel Foucher récuse ici ce t te in ter pré ta tion *.

Liberia, la terre promise des noirs américains

La plus terrible anarchie règne aujourd'hui au Liberia. Depuis l'assassinat du président Samuel Doe, en septembre 1990, les factions rivales se disputent le pouvoir. En fait, tout remonte à l'étonnante création de cet État - une « invention » des Américains *.

L'indépendance de l'Algérie était-elle inévitable ?

L'indépendance de l'Algérie était-elle inévitable ? Une « troisième voie » - entre les indépendantistes du FLN et les extrémistes de l'OAS - pouvait-elle être envisagée ? Longtemps, les libéraux des deux camps, comme Ferhat Abbas et Albert Camus, ont voulu croire à cette solution. En vain, affirme Alain-Gérard Slama. Il n'est pas de « troisième voie » dans un Etat centralisé : l'Algérie était la France ou elle n'était pas.

L'expulsion des Juifs de France

Le 17 septembre 1394, le roi Charles VI, dit «le fou», ordonne l'expulsion de tous les Juifs du royaume de France et la confiscation de leurs biens. L'acte n 'a rien d'exceptionnel : depuis deux siècles, les Juifs sont sans cesse chassés de France... puis rappelés. Momentanément tolérés, ces «étrangers» dont les activités enrichissent le Trésor royal vivent dans un climat d'antisémitisme permanent. En 1394, ils ne sont plus que quelques milliers à habiter Paris, Montpellier ou Dijon. Pourtant, la décision de Charles VI est fondamentale : cette ultime expulsion met fin à dix siècles d'histoire juive en France. Il faudra attendre les mesures prises par la Révolution pour que les Juifs retrouvent droit de cité.

Chrétiens, Juifs et Musulmans en Espagne : le mythe de la tolérance religieuse (VIIIe-XVe siècle)

Au VIIIe siècle, les conquérants arabes s'établissent en Espagne. Musulmans, Juifs et Chrétiens cohabitent alors pacifiquement dans la péninsule. Joseph Pérez remet pourtant en cause la vision traditionnelle et idéale de l'Espagne des trois religions : les souverains catholiques, pas plus que les émirs musulmans, n 'avaient renoncé à chasser de leurs terres l'infidèle.

La prise du pouvoir par Henri IV

Dans un royaume ravagé par près a un demi-siècle de guerres, la prise du pouvoir par Henri IV signifie plus que le retour de la paix civile et religieuse. Devenu roi de tous les français, l'ancien chef protestant excommunié impose aux provinces, aux seigneurs et aux villes rebelles un nouvel ordre royal. En cette fin du XVIe siècle, il s'agit bel et bien, pour Joël Cornette, d'une rupture décisive dans l'histoire de l'Etat. C'est une étape majeure dans la construction de la « nation France ».

L'ENA : de l'état-roi à l'argent-roi

Voulu par les révolutionnaires de 1848, puis par le Front populaire, le projet français d'une École nationale d'administration n'aboutit durablement que dans l'enthousiasme de la Libération. Imprégnée de la mystique du service public, l'ENA de 1945 constitue le fer de lance d'un État jacobin rénové. Or, quarante-cinq ans plus tard, on y entre moins pour suivre la voie royale qui mène aux sommets de l'État que pour accéder à la direction de firmes privées...

Le Moyen Age s'achève en 1800...

Le Moyen Age raconté par Jacques Le Goff trouve une épaisseur insoupçonnée. D'autant qu'à ses yeux, on le verra, le Moyen Age ne s'arrête pas à la Renaissance, mais à l'époque industrielle, vers 1800, voire dans les années 1950 ! Des propos peut-être surprenants, fondés sur une vision universelle des valeurs qui animent le monde occidental. Des valeurs, précise Jacques Le Goff, qui coïncident rarement avec les grands événements économiques, politiques et culturels de notre histoire.

Sully : un baroudeur aux Finances

jamais les finances françaises ne se sont aussi bien portées que sous Sully. En 1599, après trente ans de guerres ruineuses, redresser le budget de l'Etat relevait pourtant de la gageure. Quel était donc le secret de la gestion de Sully ? L'analyse de ses documents privés, déposés aux Archives nationales, le révèle, la politique du bras droit d'Henri IV tient en trois mots : vol, racket et loi du vainqueur. Aux yeux de cet homme de guerre, tout était bon pour faire entrer l'argent dans les caisses et pour affirmer le pouvoir du roi.