Absolutisme

Les grandes oreilles du monarque

En pratiquant les écoutes téléphoniques a un niveau jusqu'alors inconnu sous la République, François Mitterrand a renoué avec le système d'espionnage généralisé instauré par Louis XIV à Versailles. Pour Emmanuel Le Roy Ladurie, qui prépare un ouvrage sur Saint-Simon, telle est peut-être la rançon de la monarchisation de notre système politique.

La carrière brisée de Jean de la Fontaine

Universellement reconnu par la postérité, en son temps pensionné par les grands, élu à l'Académie française, Jean de La Fontaine fut, paradoxalement, tout sauf un artiste de cour. Parce que le génie s'accommode mal, sans doute, de la raison d'État...

A bas l'état absolu !

A plusieurs reprises, de la Renaissance au siècle des Lumières, les nobles ont tenté de faire obstacle à l'affirmation d'un État absolu. Par la violence armée, avec la Ligue et la Fronde. Mais aussi en proposant un régime de monarchie tempérée par le pouvoir des Grands.

Cabinet noir : les Français sous surveillance

La république a invente les écoutes téléphoniques. Les rois de France, tout aussi soucieux de connaître les plus secrètes pensées de leurs amis, comme celles de leurs adversaires, disposaient quant à eux du « cabinet noir », où l'on ouvrait, avec plus ou moins d'habileté et de discrétion, la correspondance du royaume.

La Fronde, révolution des juges

Qui sont les frondeurs, dressés, pendant la minorité de Louis XIV, contre le gouvernement de Mazarin ? Des Grands avides de profiter de la faiblesse du trône, d'abord. Mais surtout des parlementaires peu rompus au débat politique et empêtrés dans leurs contradictions. C'est ce que met en lumière l'Américain Orest Banum*.

Le tribunal de l'opinion publique

Après le long règne de Louis XIV, ses aventures guerrières, ses années de pauvreté ou de famine, le mécontentement des sujets s'affirme. Et s'exprime, malgré la censure. Les philosophes viennent à la fois le nourrir et l'amplifier. C'est la grande révolution du XVIIIe siècle que cette naissance d'une opinion publique résolument hostile à l'absolutisme.

La querelle Bossuet-Fénelon

Précepteurs des enfants royaux, théologiens engagés, mais aussi et surtout théoriciens de la monarchie, Bossuet et Fénelon ont marqué le Grand Siècle de leurs querelles. Car à travers eux rivalisait, déjà, une philosophie de l'absolutisme et une philosophie annonciatrice des Lumières.

Les malcontents de la monarchie

Entre le Moyen Age et la Renaissance, au moment où la monarchie est déjà absolue dans son principe, comment ceux qui s'opposaient aux décisions du souverain pouvaient-ils le lui dire ? Ceux que l'on appelait alors les «malcontents» avaient-ils d'ailleurs seulement droit à la parole ? Pouvait-on, sous l'Ancien Régime, servir à la fois le roi et la chose publique - être à la fois sujet et citoyen ?

Louis XIV, l'argent et les élites

Louis XIV, souverain absolu. L'image est forte. Elle ne paraît pas souffrir de contradiction : le Roi-Soleil demeure le symbole d'un pouvoir sans partage et sans limites, un pouvoir imposé d'en haut à tous les sujets. Pourtant, cette toute-puissance apparente masque bien des compromis et des accommodements. Et d'abord celui-ci : l'obéissance fut chèrement payée, en espèces sonnantes et trébuchantes, par le pouvoir central. L'État royal aurait-il donc été, pour quelques-uns, une «bonne affaire»?

Saint-Simon ou la comédie du pouvoir

Le duc de Saint-Simon a consacré sa vie à brosser une fresque cruelle et extraordinairement vivante de la cour de Louis XIV. Plus qu'un récit de mémorialiste, c'est une analyse politique impitoyable sur la vanité du pouvoir absolu.