Affaire Dreyfus

Le capitaine chez madame Verdurin

Mme Verdurin, qui est dreyfusarde, reçoit le colonel Picquart, Clemenceau et l'avocat d'Emile Zola. Mais son ascension mondaine s'en trouve retardée d'autant. Si l'on en croit Proust, l'Affaire introduit la guerre jusque dans l'univers feutré des salons parisiens. La réalité est pourtant un peu moins manichéenne.

Les deux France

Si l'affaire Dreyfus a, pendant plus de dix ans, divisé la France en deux, c'est que l'enjeu excédait largement l'honneur d'un capitaine injustement condamné. L'antisémitisme n'est pas seul en cause. Derrière les arguments des antidreyfusards. même les plus modérés, se trouvent réaffirmés quelques-uns des principes clés de la pensée contre-révolutionnaire. En 1906, la réhabilitation de Dreyfus marque leur défaite historique et la victoire des valeurs qui fondent la république.

Mourir pour Dreyfus

Pas moins de quarante duels entre 1898 et 1904 : dreyfusards et antidreyfusards ont défendu leurs idées au péril de leur vie. On a ainsi vu Paul Déroulède affronter au pistolet Georges Clemenceau, qui eut également affaire à Drumont, Henry se battre contre Picquart, Déroulède échanger quelques balles avec Jaurès...

Le tumulte de Rennes

Alors que doit s'ouvrir le second procès Dreyfus, à l'été 1899, le choix s'arrête sur un tribunal militaire de province, éloigné des régions frontalières ou réputées trop instables. Ce sera Rennes. Pour quelques semaines, le procès va bouleverser la vie de cette cité tranquille.

Pourquoi Zola a écrit « J'accuse »

13 janvier 1898 : « J'accuse » est publié en première page de L'Aurore. C'est un événement médiatique sans précédent. Zola était pourtant un écrivain reconnu. Comment expliquer qu'il se soit ainsi élevé contre l'ordre établi ? Qu'est-ce qui l'a conduit à intervenir dans l'Affaire d'une façon aussi fracassante, et aussi contraire à ses propres intérêts ?

La bataille des experts en écriture

A l'origine, il y a la conviction d'un officier de haut rang, reposant sur des similitudes entre l'écriture du bordereau et celle de Dreyfus. Tout se gâte lorsque le ministre de la Guerre, le général Mercier, demande au garde des Sceaux de lui indiquer un expert en écriture...

Et si les services secrets français étaient responsables de l'affaire ?

L'affaire Dreyfus conserve encore une part de mystère : pourquoi Esterhazy, l'auteur du bordereau, a-t-il bénéficié si longtemps d'un « incompréhensible » soutien de la part des généraux ? Pourquoi le bordereau annonçait-il des renseignements sans grand intérêt pour l'état-major allemand ? Spécialiste d'histoire militaire, Jean Doise nous livre ici une hypothèse audacieuse : et si tout cela n'était en fait qu'une ténébreuse affaire d'« intox » montée par les services secrets français, et dont l'innocent Dreyfus aurait fait les frais ?

L'armée française était-elle antisémite ?

Des ministres de la Guerre qui se sont succédé tout au long de l'Affaire jusqu'aux plus modestes soldats apposant leur signature au bas du monument Henry, tous en sont persuadés : Dreyfus est coupable. L'antisémitisme a bien fait des ravages dans l'armée française, pourtant fidèle aux valeurs de la république. Comment en est-on arrivé là ?