Espionnage

Des espions au «Canard» !

La surveillance du gouvernement sur la vie privée et les activités des journalistes de renom : l'affaire a fait scandale sous le septennat de François Mitterrand. Et, il y a trente ans, lorsque de mystérieux « plombiers » ont posé des micros dans les locaux du Canard enchaîné . Comme quoi, le Watergate n'est pas une spécificité américaine.

Nom de code : Venona

La publication de The Mitrokhin Archive a relancé, en France, la question de savoir qui était au service de l'URSS. Aux États-Unis aussi, on cherche à connaître l'ampleur de la pénétration soviétique dans l'appareil d'État. Le projet Venona, dont les dossiers sont depuis peu accessibles, apporte un éclairage nouveau.

La guerre secrète du KGB

La guerre froide ne pouvant s'appuyer sur les armes traditionnelles, États-Unis et URSS allaient se combattre par espions interposés. Cette lutte feutrée n'en fut pas moins acharnée. KGB contre CIA : taupes, contre-espionnage, service du chiffre des deux puissances se rendirent coup pour coup.

L'historien, l'espion et le KGB

L'« affaire » Hernu fait à nouveau la une de l'actualité. Et une fois de plus, les historiens de métier se montrent, en France, très réservés sur ces « révélations ». En Angleterre, au contraire, l'étude des services secrets est une discipline à part entière... L'opinion de Christopher Andrew [1], professeur d'histoire contemporaine à Cambridge et directeur de la revue « Intelligence and National Security ».

Les grandes oreilles du monarque

En pratiquant les écoutes téléphoniques a un niveau jusqu'alors inconnu sous la République, François Mitterrand a renoué avec le système d'espionnage généralisé instauré par Louis XIV à Versailles. Pour Emmanuel Le Roy Ladurie, qui prépare un ouvrage sur Saint-Simon, telle est peut-être la rançon de la monarchisation de notre système politique.

Veillée d'armes chez les espions

En juillet 1947, le gouvernement américain crée la CIA. L'exemple soviétique a porté ses fruits : il est admis désormais que la guerre se gagnera avec les services secrets.

Le KGB et les jeunes : la grande manipulation

Dès les années 1920, les Soviétiques ont eu une cible privilégiée : les organisations de jeunesse, florissantes dans les sociétés démocratiques, et en principe apolitiques. En fait, toutes noyautées, juqu'au plus haut niveau, par des « taupes » et des « sous-marins » téléguidés depuis Moscou. Les recherches de Joël Kotek dans les archives de l'ex-URSS et de ses satellites, et la vaste enquête qu'il a menée auprès des acteurs de cette entreprise de subversion, lui ont permis de reconstituer les principales ramifications de ces réseaux occultes.

Qu'est-ce qu'un agent soviétique ?

En 1993, la publication de 1 ouvrage de Thierry Wolton « Le Grand Recrutement » lançait la polémique : jusqu'où les réseaux de renseignement soviétiques en Europe avaient-ils, dans les années d'avant-guerre, recruté leurs agents ? Le nom de Jean Moulin était au cœur de la controverse. Mais celui du ministre de l'Air radical Pierre Cot fut également cité. A la demande de sa famille, une commission d'historiens s'est réunie pour statuer sur son cas. Elle a publié un rapport qui l'exempte de tout soupçon - nous avons fait écho à ses travaux dans notre numéro de février. Certains cependant ne sont toujours pas convaincus : Stéphane Courtois, spécialiste du mouvement communiste international, conteste ici ces conclusions. Serge Berstein, président de la commission d'historiens, lui répond*. « GARDONS-NOUS DE L'OBSESSION DU COMPLOT ! » Serge Berstein est formel : en aucun cas les documents actuellement disponibles ne permettent de dire que Pierre Cot s'est mis au service d'une puissance étrangère.

Beaumarchais l'Américain

En 1776, lorsque les colonies d'Amérique proclament leur indépendance, elles ont dans la vieille Europe des monarchies un partisan éclairé : Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, qui n'hésita pas, pour faire triompher leur cause, à se transformer en agent secret, chef d'entreprise, marchand d'armes, armateur, stratège, et surtout infatigable propagandiste de la cause démocratique...

Cabinet noir : les Français sous surveillance

La république a invente les écoutes téléphoniques. Les rois de France, tout aussi soucieux de connaître les plus secrètes pensées de leurs amis, comme celles de leurs adversaires, disposaient quant à eux du « cabinet noir », où l'on ouvrait, avec plus ou moins d'habileté et de discrétion, la correspondance du royaume.