Depuis toujours la censure a été un moyen de protéger l'ordre établi des idées subversives. Le problème est encore plus aigu pour les religions. Car les vérités à protéger sont d'ordre surnaturel: les déformer, c'est donc commettre un sacrilège. On sait à quels excès peut conduire le zèle pour maintenir l'intégrité de la foi. Ce zèle de la censure religieuse, on le retrouve à l'œuvre, dès l'origine, dans la «mise à l'Index» par l'Eglise catholique d'écrits dits hérétiques ou douteux. Dans nos sociétés laïques d'aujourd'hui, la liberté est laissée à chacun de suivre ou non les avis de l'Eglise.

Après l'Europe, les pays anglo-saxons s'enflamment autour du livre de Pietro Redondi, Galilée hérétique. Pourquoi? Parce que l'historien italien met en pièce l'édifice traditionnel. Selon lui, Galilée ne fut pas condamné pour les raisons que l'on sait: la rotation de la Terre autour du Soleil... En effet, Pietro Redondi a découvert dans les archives du Vatican que Galilée fut traqué avant tout à cause de ses positions théologiques. Et il a raconté toute l'affaire à Jean-Maurice de Montremy.

Le 16 octobre 1978, a Rome, la stupéfaction est totale à l'annonce du nom du nouveau pape : «Woj-Ty-La.» Beaucoup pensent qu'il est africain... Mais c'est un Polonais qui accède au trône de saint Pierre après 455 ans de papauté italienne. Car la Pologne et le cardinal Wojtyla étaient la meilleure porte de sortie offerte à un conclave inquiet de l'avenir de l'Église.

En mars 1937, le pape Pie XI publie deux encycliques visant, Tune le «communisme athée», l'autre les fondements idéologiques du IIIe Reich. Dans cette double offensive contre le totalitarisme, û serait cependant erroné de voir une parfaite symétrie.

Le cardinal ne savait pas le grec. Le pape croyait que Byzance en voulait à son pouvoir. Un malentendu précipita la rupture. Mais la double excommunication de 1054, acte fondateur de l'Eglise chrétienne orthodoxe, passa sur le moment complètement inaperçue.

Comment, après avoir affirme l'autorité absolue du pape sur le pouvoir temporel, peut-on proclamer que le « peuple des travailleurs » incarne seul la sainteté ? C'est toute l'énigme du chevalier de la foi Félicité de Lamennais, dont on célèbre cette année le bicentenaire de la naissance*.

Les esprits forts se gaussent de Lourdes et de La Salette mais, au XIXe siècle, les apparitions de la Vierge suscitent enthousiasme et ferveur. Le culte de Marie, cependant, n'est pas toujours tenu en odeur de sainteté par la hiérarchie catholique qui entend garder le contrôle du sacré.

Pour combattre l'heresie, tous les moyens sont bons. Là où la croisade armée a échoué, la parole peut réussir.

La guerre peut-elle être «sainte»? Les théologiens du Moyen Age se sont acharnés à le prouver. Allant jusqu'à accorder le Royaume des cieux à ceux qui périraient pour défendre l'Église.