« Mon métier est une passion »… Directeur général des Archives de France, Jean Favier y prépare le troisième millénaire tout en sauvant les parchemins. Pourtant cet homme d’action a aussi son jardin secret : faire de la musique et écrire des livres d’histoire lisibles par tout le monde.
Dans ses « Essais », Montaigne avoue avoir perdu, en nourrice, deux ou trois enfants « sinon sans regret, au moins sans fascherie ». Troublés par cette confidence ambiguë, les historiens du XXe siècle débattent toujours de l'authenticité du sentiment parental. Qu'en est-il au juste ?
Les familles d'autrefois gardaient jalousement leurs secrets. Voilà pourquoi les descendants d'Etienne Benoist, bourgeois limousin du XVe siècle, ont conservé le « livre de raison » de leur ancêtre. Qu'est-ce qu'un livre de raison ? Bien plus qu'un livre de comptes ou un journal intime avant la lettre, c'est un véritable mémorial familial. Jean Tricard a trouvé là une occasion rare et inespérée pour pénétrer dans l'intimité de la famille Benoist.
Etrange et poignante : telle nous paraît l'ordalie du Moyen Age. Un accusé tentait de se disculper en tenant dans sa main un fer incandescent. D'autres fois, on décidait de l'innocence ou de la culpabilité des suspects en les plongeant dans l'eau pour voir s'ils coulaient ou surnageaient. Etrange pratique, donc, et cependant propre à instaurer la paix et l'ordre compromis. Poignante, aussi, et cependant porteuse de miséricorde envers ceux que la justice des hommes aurait de toute façon condamnés. Comprendre cette justice n'est pas facile. D'autant que l'information fait défaut.
Les hommes d'affaires font leur apparition en Europe dans les derniers siècles du Moyen Age. Comment s'adaptent-ils aux marchés et aux affaires sur les places étrangères ? Comment communiquent-ils ? La rencontre par excellence : c'est la foire ! Pour Jean Favier, les inévitables grandes foires internationales d'aujourd'hui en sont le prolongement.
Les Cathares ne laissent pas nos lecteurs indifférents (cf. L'Histoire n° 94, p. 10). Le non-conformisme de Jean-Louis Biget, qui a fait œuvre d'historien, en a heurté plus d'un. Voici les principales critiques répertoriées, suivies de la réponse de Jean-Louis Biget.
« Autonomie », «Liberté »... Voilà les maîtres-mots des ministres chargés des universités, d'Edgar Faure à Alain Devaquet. L'idée n'est pas nouvelle. Un colloque récent révèle que les libertés étaient constitutives de la notion même d'universités dès leur création au Moyen Age*.
L'idée partout répandue que la France vient du fond des âges est-elle sans fondement ? Avant de grandir et de se fortifier, la France s'est esquissée quelque part entre les années 500 et 1000. Tout se joue, territorialement, après le partage de Verdun en 843.
« Le Midi de la France est-il français ? » Cette question impertinente, Janine Garrisson la pose ici. De tradition, dit-elle, le Midi est romain, méditerranéen, cathare et occitan. Il a été violé, brutalisé et contraint à une union contre nature. Et de fait, conclut Janine Garrisson le Midi appartient aujourd'hui à l'« inexorable Hexagone».
Pendant un millénaire, de 843 à 1789, la France aurait été le pays à la fois le plus étendu, le plus peuplé et le plus riche. Le plus étendu ? Certainement pas. Le plus peuplé ? Peut-être. Le plus riche ? Cela dépend... Avec Robert Delort, en tout cas, nous avons toutes les données du problème.